Et c'est là que tout commence... (PV Tori et.... x3 )

Rappel du premier message :

Une autre journée se terminait... S'ils étaient restés en Angleterre, ils seraient pas loin d'être le matin, mais Marco s'était finalement habitué au décalage horaire. Pour Tori ça signifiait revenir aux heures auxquelles elle était habituée toute sa vie. Pour Shimmer... Elle restait toujours bien active après le coucher du soleil, peu importait dans quel fuseau horaire ils se trouvaient. Leur petite avait pas mal la taille d'un melon d'eau et son terme approchait à grand pas. La nervosité était palpable et plus souvent qu'autrement Marco avait du mal à dormir la nuit, il voulait rester à l'affut du moindre signe de contraction et gardait le téléphone à portée de main sur la table de chevet. Il avait un mélange de hâte et de peur. Il voulait que tout se passe bien, il avait peur que Tori souffre ou des possibles complications... Non, Archie avait dit que tout avait l'air normal. D'ailleurs, le gentil docteur avait plié et avait fait ses bagages avec sa famille pour voir le Québec. Il résidait à un hotel en ville. Quant à Tori et Marco, ils s'étaient déniché un petit loyer dans le quartier non loin de celui des parents de sa femme. Il préférait justement avoir leur appartement à eux, considérant le pouvoir de Katheryne et avoir leur intimité. La relation avec John restait... restait ce qu'elle était. Ils n'avaient pas vraiment eu de discutions depuis l'annonce de la grossesse de Tori ni aucun moments après. C'était un climat froid entre lui et monsieur Clark, mais au moins ils n'étaient pas en conflit ouvert.

Considérant qu'Archie ne pratiquait plus officiellement la médecine, et encore moins au Québec, ils avaient convenus qu'il se rendrait sur place au moment du travail.Alors il n'y avait plus grand chose à faire qu'attendre... Attendre, regarder le cadran, se coller sur Tori, sentir que Shimmer arrêtait enfin de pratiquer son kick-boxing, puis finalement avoir les yeux qui se ferment, plus par brûlure physique que vraie fatigue mentale. Et le cycle recommençait ainsi.

Marco se mordit encore une fois la lèvre inférieure en voyant Tori commencer à se forcer pour faire avancer les choses. Il ne pouvait s'empêcher de penser que ÇA c'était de sa faute. Sa question était complètement débile... Au moins, il se consolait en se disant que sa femme n'avait pas l'air frustrée contre lui précisément, du moins ça en avait pas l'air. Urgh, il se demandait si une césarienne c'était si pire que ça finalement, Tori n'aurait pas à endurer toute cette année. Mais euh, l'image d'elle qui se fait ouvrir le ventre lui donna un vertige. Okay, non! Dans un cas comme un autre l'image était pas du tout rassurante! Se concentrant sur le moment présent, il décida de ne pas partager cette pensée à voix haute. En tout cas, Tori ne réagit pas négativement à la mention de sa mère, au contraire.

- Le sentiment est partagé, alors. Moi aussi, je voudrais qu'elle puisse être là. Mais, les téléphones n'existent pas pour rien et Skype non plus. Ce serait possible de lui passer un appel, non ?

- Ah oui tu as raison! Je vais faire ça... Euhh...

- Je peux chercher le téléphone, lui dit Archie avant de sortir.

Lui indiquant où le trouver, Marco attendit quelques secondes avant que son ancien professeur le lui apporte.

C'était peut-être ridicule de sa part, mais il préférait ne plus s'éloigner de Tori pendant un moment.

Sans même réfléchir à l'heure qu'il était, Marco composa le numéro et attendit. Il sentit un poids peser dans son estomac lorsqu'il entendit la voix fatiguée de John.

''Allo?''

''H-Hello c'est Marco...Euh pardon de déranger, mais euh, le travail a commencé. Je veux dire, Tori a perdu les eaux et et... euh... Je peux parler à Katheryne?''

Marco avait l'impression de devoir parler sans prendre de pauses de peur que... Il en savait rien en fait, c'était toujours malaisant de parler à John, encore plus quand il était... 4 heures du matin. Ouch. Pendant quelques secondes, il y a un lourd silence comme si le père de Tori cherchait à processer l'information.

" Euh, oui ! Oui, je vais la chercher ! "

S'en suivit quelques bruits de fond, principalement en Français pour le peu que Marco peut en entendre, ce n'est qu'après qu'il entendit la voix de Katheryne.

" Oui, Marco ? "

- Oui! Euh, John t'a expliqué? Euh, je crois que ça ferait plaisir à Tori de te parler.

Sans en dire plus il tendit le téléphone à sa femme.

- Tiens, ta mère.

Non, le téléphone! Argh, voilà que les répliques très... Torienne venaient toutes seules!

Je m'apprête à permettre à mon amoureux d'aller chercher le téléphone sans culpabiliser, lorsqu'Archie se propose. Bon, tant mieux. Ensuite, j'écoute Marco parler.

- H-Hello c'est Marco...Euh pardon de déranger, mais euh, le travail a commencé. Je veux dire, Tori a perdu les eaux et et... euh... Je peux parler à Katheryne?

À l'entendre, j'en conclue qu'il est tombé sur mon père... Ou Eden ? Je n'arrive plus à me rappeler si elle était à la maison récemment.

- Oui! Euh, John t'a expliqué? Euh, je crois que ça ferait plaisir à Tori de te parler.

D'accord, donc c'était bien John. Wow, déjà le téléphone. Je le prends en remerciant Marco du regard, mais c'est là que je réalise... On dit quoi à sa mère lorsqu'on est en train d'accoucher ?... Heureusement, elle prend la parole sur un ton beaucoup plus tranquille que ce à quoi je m'attendais. Je l'imaginais être excitée par la nouvelle, mais c'est peut-être le fait de se faire réveiller au beau milieu de la nuit qui l'aide à être calme.

- Comment ça se passe, ma belle ?

[i]- Ben, franchement, c'est difficile. Chaque contraction m'donne l'impression d'être écrasée par une grosse crampe... Pis ça vient comme ça r'part, c'est imprévisible. C'comme une gastro, mais avec des symptômes différents... Au moins, le support moral m'aide.

- Voudrais-tu que j'vienne ?

- Hein ? Non, maman, j'veux pas t'imposer cette douleur-là !

Je l'entends rire à l'autre bout du fil, puis elle répond :

- Voyons, Tori, je sais c'que c'est, j'ai eu deux filles.  Je vais certainement pas laisser l'une d'elles seule juste parce qu'elle veut éviter d'me faire mal. C'est la moindre des choses que j'fasse un effort.

- Mais... non... j'vais me sentir mal pour toi. Et je suis pas seule, y a Marco...

- Je parle de présence maternelle. Écoute, j'ai la possibilité de diviser une partie d'la douleur.

J'écarquille les yeux sous l'effet de la surprise.

- Quoi ? Mais j'savais pas que tu pouvais faire ça !

- Parce que tu me l'as jamais demandé... Tu sais quoi ? Je prends des antidouleurs et je viens.

- Bon euh... comme tu veux...

- D'accord ! Courage ma belle, on se voit tantôt.

Je raccroche, abasourdie par la conversation que je viens d'avoir. C'est presque irréel... En redonnant le téléphone à mon amoureux, je lui fais un rapport de la conversation :

- Elle a insisté pour venir...

Marco écoutait d'une oreille discrète la conversation en Français. Franchement, que Tori ait parlé en Français ou en Chinois, ça lui importait peu, il ne voulait pas s'imposer pendant la conversation, il était surtout content que sa femme ait quelqu'un à qui parler. Et puis si quelqu'un était bien placée pour comprendre ce qu'elle vivait c'était bien Katheryne. Marco, qui respectait déjà les femmes avant, sentait celui-ci s'accroître en voyant en première loge ce que ça pouvait demander d'être mère. Pour le moment Tori endurait bien, mais il se demandait si elle allait toujours vouloir d'un autre enfant après ça, ou si lui allait oser faire cette mention un jour. Une chose à la fois, hein? Après une étonnament courte conversation, Tori raccrocha et lui tendit le téléphone. Elle avait l'expression sidérée.

- Elle a insisté pour venir...

- Hein?! Mais elle ne peut pas---

Euh, okay ça a mal sorti ça, voulant se frapper lui-même, Marco se rattrapa.

- Ça risque pas de lui faire mal?, demanda-t-il.

Il expliqua bien entendu à Tori qu'il n'avait rien contre la présence de Katheryne, au contraire, il espérait juste que tout se passerait bien. Après si Katheryne elle-même avait insisté, elle savait bien ce qu'elle faisait... Ne pas sous-estimer la volonté de cette femme.

Alors qu'une autre vague de contractions semblait venir, Marco utilisa une nouvelle fois la technique du verre d'eau pour en verser dans le dos de Tori, tenant sa main avec celle qui était libre.

- Ça va aller?, souffla Marco, se mettant à respirer profondément pour se calmer lui-même en même temps d'essayer de calmer Tori.

Après un moment ça semblait se calmer, du moins assez pour que Tori exprime l'envie de prendre une pause du bain, avant de ressembler à un raisin sec.

Comme je m'y attendais, Marco est aussi surpris que moi. Après une mauvaise formulation, il me demande :

- Ça risque pas de lui faire mal?

- Elle a dit qu'elle pouvait éviter une partie de la douleur et qu'elle allait aussi prendre des antidouleurs...

Parlant d'antidouleurs, comme pour me narguer, d'autres contractions arrivent et je laisse échapper un bruit à mi-chemin entre le grognement et le gémissement. Heureusement, Marco est là et le verre en plastique aussi, mais c'est surtout Marco qui est important. Je ferme les yeux et serre sa main qu'il me tient.

- Ça va aller?

Soufflant, je finis par hocher la tête. Le bain, ça a fait du bain bien, mais il reste que la baignoire est dure. Plus dur que le matelas du lit, bien que je le trouve ferme.

- J'ai envie de sortir. Prendre un break de bain avant de ressembler à une grand-mère.

Marco m'aide à sortir et me donne une serviette dans laquelle je m'enroule sans me faire prier. Y a pas à dire, je pense encore que c'était une super idée d'acheter des serviettes brunes foncées. Pas besoin de se soucier des taches comme avec les serviettes blanches. Limite, il faut faire attention au peroxyde contenu dans certaines teintures capillaires, mais ça tombe bien parce que Marco ne se teint pas les cheveux, moi non plus et de toute façon, même quand c'était le cas, je n'avais pas besoin de bleach parce que ma couleur naturelle agissait déjà comme tel.

Suite à la sortie de la baignoire, mon amoureux m'aide à gagner le lit sur lequel je m'allonge le plus confortablement possible, gardant la serviette avec moi.

Entendant Tori ne voulant pas ressembler à une grand-mère, Marco ne put s'empêcher de sourire.

- Être grand-mère ce n'est pas si mal, Katheryne n'a pas l'air de s'en plaindre... Pardon, s'excusa-t-il, tentant lui aussi de parler avec légèreté.

Il espérait qu'il avait pensé à laisser la porte déverrouillée cette fois-ci. Archie s'occupa de laisser l'eau du bain se vider tandit que Marco conduisait prudemment sa femme vers le lit. Tori n'était pas lourde, même avec un bébé en elle, mais sachant qu'elle était en plein travail, il avait peur de commettre la moindre maladresse. Il ne voulait pas blesser sa femme ou son enfant... Marco fut donc rassuré que Tori puisse se rendre au lit sans tracas. Elle était étendue sur le dos, respirant fortement, comme pour essayer de relaxer ou d'avoir une pause, chose qu'elle avait de moins en moins. En plus le lit était pas vraiment aussi comfortable que celui de chez eux... Aaaah, il aurait vraiment dût fournir un peu plus pour leur lit! Mais il avait davantage investi pour le lit du bébé et les couches et... Il paraissait de plus en plus évident qu'il allait devoir faire plus que de la photographie pour vivre s'il voulait apporter à Tori un peu plus de comfort.

Pensant au comfort justement, Marco eut une idée.

- Tori? Je vais te redresser un peu plus si ça ne te dérange pas, lui dit-il avec douceur.

Aussi délicatement que possible, il aida Tori à se relever avant de se placer derrière elle, s'accotant au mur et laissant sa femme se reposer contre lui. Il la tenait dans une embrassade, posant un bisou sur sa tempe.

- C'est un peu mieux comme ça?

Par rapport à la blague de mon conjoint sur le fait d'être grand-mère, je ris un peu. C'est vrai que, si ça n'avait été que d'elle, ma mère aurait probablement insisté pour être grand-mère. Je l'imagine même faire ce vœu en soufflant des bougies d'anniversaire sur un gâteau, en apercevant une étoile filante dans le ciel nocturne ou encore en lançant une pièce de monnaie dans une fontaine. Je réalise alors que c'est un nouveau cycle qui s'amorce. Hier, c'était ma mère qui avait son premier enfant, aujourd'hui c'est moi et demain... Non, je ne veux pas y penser maintenant, ça me donne le vertige. J'ai peur que le temps passe trop rapidement, alors qu'en ce moment, il parait tellement lent. L'attente, la douleur, la fatigue...

Peu de temps après m'être allongée, Marco me propose quelque chose :

- Tori? Je vais te redresser un peu plus si ça ne te dérange pas.

J'accepte sans problème et bientôt, je me retrouve contre lui, avec un baiser sur la tempe en plus.

- C'est un peu mieux comme ça?

J'opine positivement. Je ressens sa chaleur corporelle, le mouvement de son ventre lorsqu'il respire et je me sens bien, encore plus que je ne l'étais dans le bain chaud. Pour moi, Marco en fait déjà beaucoup, mais je lui demande malgré tout :

- Tu crois que tu pourrais doucement te bercer de gauche à droite ?

Comme je le disais plus tôt, le mouvement m'aide à me détendre.

Tori avait acquiesçer en se calant un peu plus contre lui, faisant soupirer Marco de bien-être. Aussi difficile la situation pouvait être pour sa femme, il espérait lui apporter le même réconfort qu'elle lui avait apporté à tant d'innombrables occasions. Installé comme ça, il avait l'impression de juste passer une soirée relaxante avec sa bien-aimée, un moment intime à deux, enfin à trois... D'ici peu, ils allaient alterner entre changer les couches, aider le bébé à s'endormir, calmer les colliques... Des moments qui paraissaient aigre-doux. Marco accueillait ces pensées avec un mélange de hâte et d'appréhension.

Quand sa compagne lui demanda s'il pouvait se bercer de droite à gauche, il accepta sans broncher. Si Tori lui demandait de sauter, il lui demanderait à quelle hauteur. Marco avait l'impression que si elle lui demandait soudainement de danser sur du casse-noisette en tutu, il le ferait. Pourvu qu'elle puisse le trouver fiable, qu'elle puisse se sentir en sécurité et aimée à ses côtés. Alors qu'il la berçait, il l'embrassait de temps à autre sur la joue, en hummant une mélodie parfois de Undertale parfois de Earthbound, du moment que c'était des airs paisibles et doux.

Pendant ce temps, ce fut Archie qui ouvrit la porte à la future grand-mère.

- Ah bonjour madame, vous devez être la mère de Tori? Entrez. Ils sont dans la chambre en ce moment. Ça se passe bien, je ne crains pas les complications pour la mère ou le bébé, mais je sais que votre présence devrait rassurer Tori et Marco. Le pauvre, je crois qu'il stresse pour deux.

Fermant la porte derrière Katheryne, il la laissa passer pour voir sa fille et son gendre avant de se prendre un deuxième café. Il pourrait appeler sa femme en attendant, mais il se ravissa, il n'était même pas encore 5 heures du matin, il préférait la laisser se reposer, surtout qu'il ne pouvait pas savoir avec certitude quand il allait rentrer.

Me laissant emporter par les bercements, je ferme les yeux et j'écoute les airs que mon amoureux fredonne, essayant de les nommer mentalement ou de les reconnaître. Bon, je ne saurais pas nommer toute la trame sonore d'Undertale, d'autant plus que le jeu contient une centaine de musiques d'un temps variant entre une dizaine de secondes et quelques minutes, mais j'essaie de les associer à un moment du scénario. Étrangement, j'arrive à me souvenir des informations de l'album sur iTune dans un tel moment. Tu parles d'une mémoire sélective !


Dans la rue, une femme venait de stationner sa voiture sans se soucier du panneau d'interdiction de se stationner qui indiquait " 8h à 17h ". Au pire, elle changerait le véhicule de place et ce n'était pas plus compliqué que ça.

Rien qu'en approchant du logement, elle se mis à ressentir un mal qui ne lui était pas inconnu. La douleur était palpable, mais beaucoup moins que ce à quoi elle s'était attendue. La mère ne savait pas si elle devait cette atténuation aux antidouleurs. Il lui semblait qu'il ne s'était pas écoulé beaucoup de temps depuis le moment où elle les avait pris, mais elle n'allait certainement pas s'en plaindre. Elle cogna très doucement, se demandant presque si quelqu'un l'avait entendu, avant que la porte ne s'ouvre sur un homme qu'elle ne connaissait pas, mais dont elle devinait l'identité.

- Ah bonjour madame, vous devez être la mère de Tori? Entrez. Ils sont dans la chambre en ce moment. Ça se passe bien, je ne crains pas les complications pour la mère ou le bébé, mais je sais que votre présence devrait rassurer Tori et Marco. Le pauvre, je crois qu'il stresse pour deux.

Confiante après avoir entendu ces informations, elle hocha la tête en souriant.

- Ça ne m'étonne pas de la part de Marco. Vous pouvez me tutoyer, je m'appelle Katheryne.

Et elle lui tendit la main pour la serrer et lorsque le docteur eut dit tout ce qu'il avait à ajouter, elle fit quelques pas et demanda la direction de la chambre juste pour être certaine de ne pas se tromper. Elle y entra calmement et découvrit le couple installé sur le lit. Cette vision attendrissante la fit sourire davantage et elle eût presque peur de les incommoder. Elle salua Marco d'un signe de la main.


Un geste de mon partenaire me fait ouvrir les yeux et j'aperçois ma mère qui se tient là, devant nous, en souriant. Je ne l'ai même pas entendu venir. J'étais peut-être trop focalisée sur l'air que Marco fredonnait pour l'entendre. Quoiqu'il en soit, je me redresse légèrement et tends les bras pour lui faire un énorme câlin. Sa présence me fait monter les larmes aux yeux. Je l'entends alors me chuchoter à l'oreille :

- Lâche pas ma grande, tu fais bien ça ! Ça se passe bien !

Puis elle se décolle doucement et met sa main sur l'épaule de Marco pour le rassurer.

- Elle tolère bien et heureusement pour elle, ses douleurs sont supportables. J'ai un point de comparaison et crois-moi, je peux affirmer que son arrivée à elle était beaucoup plus souffrante. Je ne suis pas médecin, mais j'ai le sentiment que d'ici moins de 5h, tout devrait être terminé.

- Enchanté Katheryne, appelle moi Archie. Moi non plus je ne suis pas fan des formalités pompeuses.

Après lui avoir amicalement serré la main, l'ancien professeur indiqua la chambre à la mère de Tori. Il se rapprocha mais sans déranger la quiétude familiale qui régnait dans la pièce. Il ne put s'empêcher d'éprouver une certaine nostalgie, que Katheryne elle-même devait ressentir. Il voyait la jeune adolescente qui venait le voir régulièrement à l'infirmerie pour les petits bobos et un jeune garçon timide mais qui recellait une force intérieure insoupsçonnée. Et ces deux enfants avaient grandis... Ils s'apprêtaient à accueillir le leur et cette pensée émouvait Archie. Il attendit patiemment que l'on fasse appel à lui, tandit que Marco salua la mère de Tori.

Elle ne paraissait pas fatiguée ou du moins elle le cachait bien. Malgré ses inquiétudes initiales, il était si heureux de la voir.

- Merci d'être là, lui souffla-t-il, laissant ensuite sa femme enlacer sa mère.

Cette dernière devait sans doute lui murmurer des encouragements avant de reposer sa fille. Elle vint ensuite le rassurer en posant une main sur son épaule.

- Elle tolère bien et heureusement pour elle, ses douleurs sont supportables. J'ai un point de comparaison et crois-moi, je peux affirmer que son arrivée à elle était beaucoup plus souffrante. Je ne suis pas médecin, mais j'ai le sentiment que d'ici moins de 5h, tout devrait être terminé.

Marco laissa échapper un soupir de soulagement. À en croire Archie ça allait durer toute la journée! Aussi avancée soit la médecine moderne, elle allait devoir s'incliner devant la puissance de l'instinct féminine! Du moins, il l'espérait sincèrement pour Tori. Il n'aimait pas la voir souffrir. Il l'enlaca encore, continuant de la bercer.

- Je vais croire ta mère... Pardon, j'ai été un vrai paquet de stress jusqu'ici. Je veux être un meilleur soutien pour toi et pour la petite... Même si je sais que tu es plus forte que je ne le serai jamais, admit-il avec une pointe de gêne avant d'embrasser sa compagne.

Même s'ils ne résidaient pas dans un palais, Marco était reconnaissant que Shimmer puisse naître à la maison. Ce n'était pas à l'hôpital qu'il pourrait partager une telle proximité avec sa femme. Il profita de chaque secondes, de ce calme avant la tempête. Bientôt, il sentit Tori se raidir, se redressant lui même malgré lui. Il la tenait toujours dans ses bras mais il chercha ses mains.

- Je suis là. Tout va bien se passer!

Je suis reconnaissante que ma mère essaie de rassurer Marco. Il en a besoin.

- Je vais croire ta mère... Pardon, j'ai été un vrai paquet de stress jusqu'ici. Je veux être un meilleur soutien pour toi et pour la petite... Même si je sais que tu es plus forte que je ne le serai jamais.

- C'est correct.

Je n'aime pas quand il se dénigre, mais je n'ai pas envie de le lui reprocher en ce moment, alors je le laisse m'embrasser et me colle contre lui. Cependant, j'ai l'impression que le moment d'accalmie qui suit est de courte durée. Encore quelques contractions et je ressens le besoin de pousser. Étape suivante ?... J'essaie spontanément de forcer une première fois, sans parler, mais même en tentant de garder le silence, Marco remarque ce qu'il se passe. Je sens ses mains dans les miennes et les serre.

- Je suis là. Tout va bien se passer!

De nouveau, la crainte de ne pas avoir assez de force pour pousser m'assaillit, mais pour le moment, j'en ai encore, alors j'essaie de pousser.


Pendant ce temps, Katheryne quitte de la chambre avec l'intention d'y revenir dans quelques instants pour soutenir sa fille, mais elle préfère d'abord prévenir Archie de l'avancement des choses, au cas où il aurait besoin de faire une intervention quelconque. Elle aurait aussi très bien pu rester dans la chambre et se contenter de l'appeler, mais elle avait choisit d'éviter de faire trop de bruit, même en sachant que le docteur était probablement à l'affût. Elle se massa quelque peu le ventre, histoire de se rappeler que cette douleur n'était pas la sienne, puis elle dit à Archie :

- Le moment de pousser est arrivé.

Marco sentait son coeur battre à vive allure et sa tête devenir légère, mais s'il y avait un moment pour être fort c'était celui là. Tenant les mains de Tori, il s'accrochait à elle comme à une bouée de sauvetage pour pas se laisser emporté par toutes les peurs qui tourbillonnaient dans son esprit. Il se sentait impuissant alors qu'elle commençait le travail. Il appuya sa tête contre la sienne, fermant les yeux.

- Tu peux y arriver... Courage.

Pendant ce temps Archie sut en voyant Katheryne que les choses progressaient, mais il acquiesça lorsqu'elle le lui exprima à voix haute. Sans perdre de temps, il ramassa ses effets et se rendit dans la chambre. Posant son sac sur le bureau, il en sortit ensuite quelques serviettes. Les draps allaient probablement déjà être ruiné, mais il aurait de quoi pour accueillir le bébé.

Avec toute la délicatesse possible, il placa les serviettes sous Tori et face à elle. Katheryne ne mentait pas, le travail avançait vraiment.

- Ça se passe très bien, continue comme ça, Tori. Oublie pas de respirer profondément.

Comme pour appuyer ses mots, il lui montra comment respirer. Même Marco semblait suivre son exemple. Le pauvre, il était blanc comme un drap, mais Archie savait qu'il allait être assez fort. Quand il était question de Tori, la volonté de Marco semblait s'accroître au centuple.

- E-Est-ce qu'on la voit?

- Non pas encore, mais elle arrive, lui assura Archie.

Regardant Tori, le médecin lui demanda avec une voix toujours aussi douce et tranquille.

- Quand le moment sera venue, est-ce que ça t'aiderait que j'emmène un miroir? Pour que tu vois le bébé?, lui proposa-t-il.

Certaines trouvaient ça rassurant de pouvoir voir physiquement le progrès, d'autres préféraient ne pas le voir. Chaque femme étaient différentes sur ce point là.

Je m'accroche aux encouragements de Marco, réalisant à peine qu'Archie est entré dans la chambre. Je le vois seulement lorsqu'il vient placer des serviettes, puis il dit :

- Ça se passe très bien, continue comme ça, Tori. Oublie pas de respirer profondément.

C'était une bonne idée de le rappeler. J'étais peut-être en train de retenir mon souffle sans m'en rendre compte. J'essaie donc de prendre de grandes inspirations par le nez et d'expirer par la bouche. Au moins, le fait que ce soit Archie qui parle me confirme que je fais la bonne chose. Une paire de mains vient s'ajouter à l'étreinte ayant lieu entre celles de Marco et les miennes. Je sens à la fois que ma mère le fait pour me donner du courage, mais aussi pour rassurer mon amoureux qui semble soudainement très calme.

(français, puis anglais. Je voulais le préciser ;P)
- Lâche pas ma belle ! Pense à toute l'énergie qui t'entoure et sers-t'en ! You can do it !

Je ferme les yeux, mais je ne sais pas ce qui m'aide le plus entre les laisser ouverts ou bien les fermer. J'essaie de penser à un flux d'énergie qui serait présent dans la pièce et qui entourerait chaque personne. Il est vert, un peu comme comme l'énergie spirituelle dans Final Fantasy VII.

- Quand le moment sera venue, est-ce que ça t'aiderait que j'emmène un miroir? Pour que tu vois le bébé?

Ça me prend un moment avant de comprendre qu'Archie s'adresse à moi, puis entre deux poussées, je fais signe que non de la tête. Je n'ai pas trop envie de voir l'état dans lequel mon corps est et je crois que je peux me contenter de me faire une idée de la progression.

Marco sentit d'autres mains joindre les siennes et celles de Tori, il remarqua qu'à un moment lui-même avait fermé les yeux. Il avait essayé de faire le vide ou de juste se concentrer sur la chaleur de sa femme. En tout cas, la présence maternelle était la bienvenue. Katheryne encourageait Tori à la fois en français et en anglais ou alors la partie anglaise c'était pour lui parce qu'il avait l'air sur le point de s'évanouir? En fait, Marco remarquait qu'il se sentait vasciller, mais il était tellement alerte à la fois, c'était étrange à expliquer. L'adrénaline devait y être pour quelque chose.

- Tu es forte Tori... Tu peux le faire.

Lui-même encourageait sa femme avec une voix presque inaudible, comme si elle était prise dans sa gorge, mais heureusement, sa proximitié faisait qu'elle devrait l'entendre tout de même. Marco ne l'exprima pas à voix haute, mais il fut rassuré quand Tori refusa le miroir. Il n'était pas sûr de pouvoir tenir, adrénaline ou non, s'il voyait Tori se vider de son sang en direct. Juste cette image lui donnait le tournis et ça n'aidait pas de garder les yeux fermés. Il les ouvrit donc et resta bouche bée devant ce qu'il se passait autour. De la lumière, comme des rayons de soleil passant à travers des feuilles d'arbres, constellaient sur les murs et tournoyaient. Tori ne devait pas réaliser elle-même ce qu'elle faisait, et il n'allait pas le lui faire remarquer. C'était... rassurant. Il ne savait pas trop comment le dire, mais il avait l'impression de voir l'énergie de Tori partout dans la pièce et c'était juste magnifique. Il appuya à nouveau sa tête contre celle de Tori, regardant la lumière, voyant en cela la force de sa bien-aimée. Tout allait bien se passer, tout allait bien passer...

Finalement je crois qu'en gardant les yeux fermés, j'arrive à m'intérioriser... je ne sais pas si cette formulation fonctionne dans ce contexte, mais peu importe. Ça m'empêche de fixer quelque chose dans la pièce, ce qui fait une distraction de moins. Je sens toujours les mains de Marco et de ma mère. C'est comme si l'énergie était tellement concentrée en ces deux points qu'elle générait des soleils.

J'essaie de penser à des symboles de force et de puissance. Un éléphant qui écrase des plantes sur son passage, un taureau qui charge, un tigre et un lion qui rugissent, un dragon déchaîné, un aigle qui fond sur sa proie à plus d'une centaine de kilomètres/heure, un condor qui s'élève haut dans le ciel des alpes, la pluie battante d'une averse d'été, une fusée qui décolle, un train qui fonce à toute allure, la détonation d'une arme à feu, un strato volcan qui crache sa lave et ses cendres, une tornade qui arrache tout sur son passage, de grosses vagues qui s'abattent contre des rochers, la force de l'eau qui tombe au pied de la chute, la foudre qui frappe la terre et le tonnerre qui gronde. Je n'entends plus se qui se dit autour de moi. Tout se passe à l'intérieur. Je ressens toutes ces sensations. Je charge, je rugis, je fends l'air, je m'élève, je m'écrase, je souffle, je brûle, je gronde, je frappe, je fracasse, je détruis, je me déchaîne. Je suis tout ça à la fois. Tout fait partie de moi.

C'est tellement fort que j'ai peur de me mettre à saigner du nez, mais ce n'est pas ce qui semble venir, c'est autre chose. Une nouvelle douleur vient perturber une partie de ma concentration. Ça brûle. J'en ai les larmes qui montent aux yeux, mais avec de grandes inspirations et en serrant les dents encore plus fort, je continue de pousser.

Le point culminant approchait, Marco ne savait pas à quel point ça allait. Les cris de Tori lui fendaient le coeur, mais Archie et Katheryne manifestaient tout les deux le calme incarné. Comme il aimerait avoir leur force, ou celle de Tori. Même ses cris de douleurs paraissaient puissants, ils évoquaient une guerrière qui chargeait. Plus de peur, plus de doute, c'était le moment présent qui comptait. Le corps savait quoi faire, il ne restait plus que quelques derniers efforts. Du moins c'était ce que Marco se disait. C'est presque fini, ça achève, Tori allait avoir son bébé dans ses bras d'ici peu. Pourvu que ce soit le cas. Il sentait les larmes lui-même lui venir aux yeux. C'était difficile pour lui, mais il tenta de se contenir, pour son âme soeur.

- C'est bon, Tori! Continue comme ça, on la voit!

Le coeur de Marco sauta un battement, il resserra les mains de Tori. Il allait avoir mal aux jointures plus tard, mais il s'en fichait à ce moment là. C'était le moment qu'Archie décrivait comme ''l'anneau de feu'', c'était le pire moment de l'accouchement, mais c'était aussi signe que c'était bientôt terminé. Encore un peu...

- Shimmer arrive... Tiens le coup, chérie, ça va bien. Tout va bien...

Il ne savait pas si Tori l'entendait, mais juste parler, juste l'encourager lui donnait l'impression de faire quelque chose, même si c'était bien peu.

- Doucement Tori... Respire..., lui rappela Archie.

Une tête ronde cramoisie émergeait tranquillement, le médecin l'essuyait au fur et à mesure, bientôt on voyait ses cheveux blonds.

- C'est bon! La tête est passée, encore un peu! C'est presque fini!, l'encouragea le docteur.

La formulation du prénom de Shimmer me fait sortir de ma bulle, mais ce n'est pas une chose négative, étant donné le contexte dans lequel il est prononcé :

- Shimmer arrive... Tiens le coup, chérie, ça va bien. Tout va bien...

Rien qu'en entendant les deux premiers mots, j'ai l'impression de regagner de l'énergie. Je sens qu'elle est toute proche. Je sais que je peux le faire. Toutes ces peurs, ce n'était que des craintes normales, de petits murmures qui se font ensevelir dès que des rugissements retentissent. J'en oublie presque de reprendre mon souffle, ce qui déclenche un réflexe corporel, celui de prendre une grande bouffée d'air et Archie en profite pour me rappeler qu'il faut respirer. Je fais ce que je peux !

- C'est bon! La tête est passée, encore un peu! C'est presque fini!

- Allez Tori ! Le plus dur est fait !

La tête ? Est-ce que c'était ça qui chauffait autant ? Je crois bien que oui. Si je me souviens bien, la tête c'est le plus difficile et par la suite, le corps suit de lui-même. C'est presque fini, c'est presque fini, c'est presque fini, c'est presque fini, c'est presque fini !... Je répète mentalement cette phrase comme un mantra. J'y crois autant que 2 et 2 font 4 et fuck le roman 1984 de George Orwell ! La liberté, c'est de dire que 2 et 2 font 4 et non pas 5, non pas 3. C'est presque fini !

Enfin, je sens que ça se termine et j'ai l'impression de lutter contre un évanouissement. Épuisée, je garde les yeux fermés, mais je prends de grandes inspirations. Est-ce que c'est vraiment fini ?

Bientôt, un autre cri suivit. Ce n'était pas celui de Tori. Il la sentait soudainement molle dans ses bras, cherchant à rattraper son souffle. Baissant les yeux c'est là qu'il l'a vit. Un petit être à la peau rougeatre hurlant à gorge déployée. Archie l'enveloppa dans une serviette et lui essuya le visage avant de tendre l'être fragile à Tori.

- Elle est là, regarde..., lui souffla Archie.

Marco ne regardait plus le médecin, mais la petite qui pleurait, remplissant pour la première fois ses poumons d'air. Avait-elle mal? Allait-elle bien? Et Tori? La pauvre semblait exténuée, mais c'était terminé maintenant. La lumière avait disparu autour d'eux, mais une autre fit place à travers la fenêtre. Les premiers rayons du soleil se montraient, donnant encore plus de sens au prénom de Shimmer. Doucement il tendit sa main tremblante vers la petite, lui caressant timidement la joue.

- Salut toi...

Sa voix était enrouée... Là il aurait put avoir toute la volonté du monde, ça n'aurait rien changé, ses larmes coulaient sans la moindre retenue. Il embrassa la joue de Tori à plusieurs reprises.

- Tu as réussi, regarde... Regarde comme elle est belle. ...On est des parents, maintenant... Tu te rends compte?

Il avait parlé entre quelques sanglots incontrôlables, il tremblait d'émotions. Le soulagement, le bonheur, le sentiment d'accomplissement... Il serra Tori dans ses bras, la berçant avec douceur. Il était empli d'un sentiment juste incomparable, indescriptible ou du moins aucun mots ne rendraient proprement justice à cela. Il voyait sa femme, et sa fille, comme les plus belles merveilles du monde. De ce qu'il voyait, Shimmer avait ses dix doigts, ses dix orteils, et de puissantes cordes vocales.

Il écoutait d'une oreille distraite Archie faire le constat que le bébé et la mère étaient tout les deux en parfaite santé, que tout allait bien. Marco avait soufflé un merci, puis un autre, ne sachant pas quoi dire de plus sur le moment.

Je continue de souffler jusqu'à ce qu'Archie dise :

- Elle est là, regarde...

J'ouvre alors les yeux et découvre le plus beau bébé du monde. Bon, c'est peut-être cliché comme phrase, mais ce n'est pas comme si je pouvais dire autre chose, elle est vraiment magnifique. Je la prends comme s'il s'agissait d'une poupée de porcelaine prête à se briser à n'importe quel moment. Marco semble sous le choc, je l'entends dans sa voix et je le sens dans les baisers qu'il me fait sur la joue.

- Tu as réussi, regarde... Regarde comme elle est belle. ...On est des parents, maintenant... Tu te rends compte?

J'hoche la tête, sentant les larmes me monter aux yeux. Je lui dis en souriant :

- Arrête, tu vas me faire pleurer.

J'aurais pleuré de toute façon. Je sers délicatement cette petite boule le vie et de cris contre moi, lui fais un bisou sur le front et lui dis doucement :

- Bienvenue, mon soleil !

Après quelques temps, je vois ma mère revenir vers nous. Je ne sais pas à quel moment elle s'est éloignée, mais elle semble soulagée que tout soit fini et par-dessus tout, elle parait émue. Je peux la comprendre, elle partage ces premiers instants de magie avec nous. Elle se penche à côté du lit et désigne la petite d'un geste de la tête.

- Elle a les mêmes joues et le même nez que toi, Marco.

C'est vrai. Elle a un mignon petit nez aplati. Ça donne envie de lui faire un " boop ! " en mettant un doigt dessus ou encore, ça donne envie de l'embrasser.

- Vous pouvez être fiers de vous tous les deux.

L'émotion se lisait sur le visage de Tori alors qu'elle serrait ce délicat petit être contre elle. Tenant toujours sa femme dans ses bras, il la berçait en douceur comme il l'avait fait plutôt. Il ne savait pas si c'était la voix de Tori que Shimmer reconnaissait, mais elle se calmait déjà, émettant des petits sons de temps en à autres. On aurait dit qu'elle souriait, même si c'était sûrement inconscient. Tori avait vraiment raison de la qualifier de soleil, elle semblait rayonner et Marco ne pouvait s'empêcher de trouver qu'elle retenait de sa mère. Ce fut Katheryne qui lui fit remarqué qu'elle avait ses joues et son nez.

- Hehe... C'est vrai..., souffla-t-il.

Elle avait les joues toutes rondes et douces. On aurait dit une texture de mochi...

- Vous pouvez être fiers de vous tous les deux.

Marco souria regardant Shimmer.

- Je crois que tu viens de faire la famille la plus heureuse au monde..., lui murmura-t-il.

Après avoir nettoyé Tori et s'être chargé de la partie un peu plus... salissante disont le, Archie fit signe à Marco.

- Veux-tu couper le cordon?

Sur le coup, il cligna un peu des yeux, ayant peur de ne pas savoir quoi faire ou de s'évanouir ou de...

- Ça va aller, ce sera pas bien long.

Demandant la permission à Tori de prendre le nouveau-né, il fit signe à Marco d'approcher. Délicatement, il tendit Tori à Katheryne pour qu'elle puisse la soutenir. Le plus dur restait à venir, Archie lui tendait son enfant. Autant Marco était émerveillé devant elle, autant il avait peur de commettre une maladresse. Et s'il ne la tenait pas comme il faut et s'il lui faisait mal et si...

- Tout va bien Marco, prends la comme ça en soutenant bien sa tête.

Prenant une bonne inspiration, le jeune homme tâcha de suivre les instructions à la lettre, se sentant tout de même un peu étourdit lorsqu'il coupa, et noua ensuite le cordon.

- Après quelques semaines, ça va sécher et tomber tout seul.

Marco acquiesça d'un air absent, regardant les yeux de Shimmer qui venait de s'ouvrir. Elle le regardait avait les plus beaux yeux du monde, ceux de Tori.

- Tu me reconnais aussi, hein?, lui souffla-t-il.

- baa...

On va dire que c'est un oui.

Après un moment loin d'être glorieux, Archie demande à mon amoureux s'il veut s'occuper de couper le cordon ombilical. C'est vrai qu'habituellement, c'est au père que revient ce " privilège ". Cependant, connaissant Marco, la seule mention des mots " couper " et " cordon " dans la même phrase me fait craindre qu'il ne tourne de l'œil, mais heureusement, le docteur s'empresse de le rassurer. Après que ce dernier me l'ait demandé, je lui confie la petite, puis laisse ou du moins, j'essaie de laisser Marco se lever.

- Tout va bien Marco, prends la comme ça en soutenant bien sa tête.

Tandis qu'Archie lui donne des indications de vive-voix, moi je l'encourage mentalement pour presque tout et n'import quoi. Il lève les bras : Allez, Marco !, il prends le bébé : vas-y, tu peux le faire !, ainsi de suite... Et il passe à l'acte ! Oui, bravo ! Je manque de l'applaudir en tapant dans mes mains, mais je me ravive parce que ça risque d'être bruyant.

- Après quelques semaines, ça va sécher et tomber tout seul.

Je ne peux pas m'empêcher de répéter :

- Tomber tout seul ?... Tant que je ne le retrouve pas par terre en pleine nuit, ça devrait aller.

Dans le cas contraire, je sens que je risque d'avoir la peur de ma vie. Vous marchez tranquillement et discrètement dans la maison, quand soudainement, vous marchez sur quelque chose au sol et BAM !, il s'agit d'un bout de cordon ombilical séché ! Ma mère qui s'est assise sur le rebord du lit pour être auprès de moi continue sur la lancée en renchérissant :

- Tant que tu ne le retrouves pas en train de ramper tout seul, ça va aussi.

Ewww, merci pour cette vision digne d'un scénario de film d'horreur... Pour la dissiper, je jette un coup d'œil en direction de la fenêtre de la chambre. Le jour s'est levé. Un titre d'oeuvre d'art me vient alors en tête : " Un soleil rencontre l'autre ". C'est comme un accueil mutuel. Je regarde ensuite Marco qui tient notre fille. " Notre fille ", il va falloir que je m'habitue à ce nouveau terme. J'ai hâte de la découvrir davantage. J'ai hâte de découvrir son caractère et de passer du temps avec elle et avec Marco.

- Tomber tout seul ?... Tant que je ne le retrouve pas par terre en pleine nuit, ça devrait aller.

Marco sentit son estomac se nouer à cette image. Ouais... En effet, mais Shimmer dormant dans un lit pour bébé ça devrait aller, non? Ensuite ce fut Katheryne qui renchérit avec une image digne d'un film d'horreur. Merci Katheryne pour les idées de cauchemar futurs! Archie recouvrit Tori d'une serviette propre avant de se diriger vers son sac et sortir ce qui ressemblait à une petite bassinette.

- Je vais aller remplir ça d'eau chaude, tu pourras donner à Shimmer son premier bain, lui dit le médecin avant de se diriger vers la salle de bain.

Bon ça expliquait pourquoi il avait un sac aussi volumineux... Marco sentit la petite gigoter et se plaindre.

- Euh... Je crois qu'elle te réclame déjà, lui dit-il avec un air penaud, lui tendant leur fille.

Ça faisait tellement spécial d'être parent, de se dire que c'était leur fille. Elle avait ses traits, ceux de Tori, pas de doute là-dessus. Et sa femme l'avait bien portée pendant ces neuf mois, mais là, leur fille était là, il l'avait prise dans ses bras. C'était plus réel que jamais. Et pourtant il l'avait sentie bouger et vue à travers les échographies. Rien ne battait le fait de la voir en chair et os et de la prendre dans ses bras. La petite se blottissait contre Tori, réclamant la chaleur de sa mère. Marco se sentait mal de devoir la reprendre dans quelques minutes pour la laver. Après ça au moins, ils auraient un beau bébé tout neuf et tout propre et Tori pourrait la cajoler aussi longtemps qu'elle le voudrait.

- Comment tu te sens Tori?

Il se doutait qu'elle était fatiguée, mais il ne voulait pas négliger son bien-être.

Après qu'il ait sorti un bain pour bébé de son sac, Archie s'adresse à Marco, annonçant la prochaine étape :

- Je vais aller remplir ça d'eau chaude, tu pourras donner à Shimmer son premier bain.

Mais pendant ce temps, je garde le regard fixé sur le sac. Y a quoi d'autre là-dedans ? Un parachute, une machine à électrochocs, une caisse de canettes WD-40, une machine distributrice, une arcade de Dance Dance Revolution, une bouée en forme de canard et un yacht ? Okay, oui, le sac était gros, mais vraiment, on dirait l'une de ces valises minuscules dans lesquelles les personnages de dessins animés mettent 3000 trucs et tout rentre. Mon attention est ensuite attirée par mon amoureux qui semble éprouver des difficultés.

- Euh... Je crois qu'elle te réclame déjà.

- Ah ? Bon d'accord, haha.

Je la reprends en souriant et, après lui avoir caressé la joue l'espace d'une fraction de secondes, elle se calme déjà.

- Oh la la ! Elle, elle risque de chialer à nouveau quand ça va être le moment du bain !

Je continue de lui caresser très doucement la joue, tandis que Marco me demande :

- Comment tu te sens Tori?

Je fais semblant de réfléchir, avant de répondre :

- Mmh... Étonnamment... Étonnamment, je me sens fatiguée. C'est surprenant.

Puis, après avoir sorti la langue pour montrer que je blaguais, j'enchaîne avec une réponse moins évidente :

- En fait, je me sens vidée, au sens propre comme au figuré, mais j'ai l'impression d'avoir accompli une tâche importante. Et toi ?...

Ma mère profite du début de cette conversation pour s'éclipser de la pièce, prétextant qu'elle va se laver les mains.


Après être sortie de la chambre, Katheryne va en effet se laver les mains, mais d'abord, elle laisse le temps à l'occupant déjà présent de l'évier de finir de remplir la bassinette d'eau.

- Tori m'a souvent parlé de toi. Je suis contente qu'elle ait pu être suivie par une personne qu'elle connait bien et en qui elle a confiance. En fait, je suis contente que son chemin ait croisé celui de l'académie. Ça lui a permis de faire de belles rencontres, en plus de lui permettre de redémarrer du bon pied.

- Oh la la ! Elle, elle risque de chialer à nouveau quand ça va être le moment du bain !

Marco déglutit un peu, pourvu que non... Il était toujours nerveux à l'idée de la prendre, il avait peur de ne pas s'y prendre correctement et de lui faire mal. Tori avait juste l'air tellement naturelle et à l'aise. Il avait toujours sût qu'elle serait une maman merveilleuse, mais la voir le confirmait plus que jamais. Marco s'essuya les yeux, sentant l'émotion le gagner à nouveau alors que Tori répondait à sa question avec humour d'abord, puis plus sérieusement.

- En fait, je me sens vidée, au sens propre comme au figuré, mais j'ai l'impression d'avoir accompli une tâche importante. Et toi ?...

Le jeune homme réfléchit un instant.

- Je... Je ne sais pas comment expliquer. Je me sens tellement heureux, je ne sais pas si j'ai déjà été aussi--

Marco se rattrapa en secouant la tête.

- Je crois que je me sens comme à notre mariage...

Katheryne s'était entre temps excusée pour se laver les mains, ça rendait la suite plus facile.

- Ou comme à notre lune de miel... Une étape de notre vie est franchie, mais ça marque aussi un début. Je suis tellement heureux, et j'ai aussi tellement peur... J'espère être à la hauteur, termina-t-il avec un faible sourire avant de se pencher pour embrasser Tori.

Pendant ce temps, Archie terminait de remplir la petite bassinette et vit Katheryne arriver. Il l'accueilla avec un sourire, se déplacant pour lui faire de la place.

- Tori m'a souvent parlé de toi. Je suis contente qu'elle ait pu être suivie par une personne qu'elle connait bien et en qui elle a confiance. En fait, je suis contente que son chemin ait croisé celui de l'académie. Ça lui a permis de faire de belles rencontres, en plus de lui permettre de redémarrer du bon pied.

La phrase de la mère de Tori rendit Archie quelque peu pensif. L'académie avait été à maintes reprises la scène de drames et de tourments, et plusieurs fois le professeur s'était demandé si ce lieu n'avait pas fait plus de mal que de bien, mais en voyant Tori et Marco plutôt, il voyait bien qu'il avait eu tord.

- Tori a toujours été ma patiente préférée, elle venait me voir pour ses petits bobos ou pour juste discuter. Ça a toujours été un plaisir, dit-il, repensant d'ailleurs à la peluche de corbeau après la ''carte de fidélité'' de l'infirmerie.

Se tournant vers Katheryne, toujours souriant il ajouta.

- Je n'ai été qu'un simple infirmier et un professeur de biologie, mais je suis content d'avoir put établir des liens avec ces enfants--- Enfin, chose qu'ils ne sont plus désormais. Je suis également heureux de te rencontrer, je suis touché que Tori ait pensé à moi pour cet événement aussi important.

Soudainement curieux, Archie se permit une question.

- Comment était Tori avant d'aller à Tsuki?

- Je... Je ne sais pas comment expliquer. Je me sens tellement heureux, je ne sais pas si j'ai déjà été aussi--

Il ne termine même pas et essaie de se rattraper. Après tout, papa ou pas, Marco reste Marco.

- Je crois que je me sens comme à notre mariage...

J'hoche la tête en souriant de façon nostalgique.

- Ou comme à notre lune de miel... Une étape de notre vie est franchie, mais ça marque aussi un début. Je suis tellement heureux, et j'ai aussi tellement peur... J'espère être à la hauteur.

C'est vrai, c'est une nouvelle étape. Bien qu'il ne s'agisse pas du baiser le plus confortable que nous aillons échangé à cause de la petite dans mes bras, j'essaie de le faire durer, avant de répondre :

- Je ne doute pas un seul instant de tes capacités !

Tandis que Katheryne utilisait l'évier, elle écoutait Archie parler de sa fille

- Tori a toujours été ma patiente préférée, elle venait me voir pour ses petits bobos ou pour juste discuter. Ça a toujours été un plaisir. Je n'ai été qu'un simple infirmier et un professeur de biologie, mais je suis content d'avoir put établir des liens avec ces enfants--- Enfin, chose qu'ils ne sont plus désormais. Je suis également heureux de te rencontrer, je suis touché que Tori ait pensé à moi pour cet événement aussi important.

Finissant de se rincer les mains après l'étape du savon et du frottage, la femme aux cheveux d'ébène saisit la serviette à mains, alors que son interlocuteur lui posa une question :

- Comment était Tori avant d'aller à Tsuki?

Katheryne n'eut même pas besoin de réfléchir pour répondre :

- Avant, elle avait un comportement semblable. Elle a toujours été curieuse, extravertie, altruiste et têtue aussi, mais après avoir perdu sa meilleure amie, elle s'est complètement renfermée sur elle-même...

Elle marqua une pause durant laquelle elle s'adossa au comptoir et se mis à regarder le sol d'un air absent, comme si la suite demandait réflexion ainsi qu'à être considérée avec beaucoup plus de minutie.

- Je crois qu'elle n'a pas accepté le fait d'avoir survécu, alors qu'elle avait été exposée aux mêmes conditions que son amie. Durant des mois, j'ai eu l'impression qu'elle était devenue une coquille vide. Pas d'émotions, elle mangeait à peine, ne communiquait pas, ne sortait plus à part pour aller à l'école et encore là, je ne crois pas qu'elle écoutait en classe, ses notes baissaient en flèche un peu partout. Je sais très bien ce qu'on ressent en perdant subitement un être qui nous est cher, mais là c'était impressionnant. J'aurais trouvé normal le fait qu'elle pleure chaque jour, qu'elle utilise un nombre incalculable de mouchoirs, qu'elle écoute de la musique, mais là rien, c'était un mur de glace total. C'est plus tard que j'ai compris. En fait, tout se passait à l'intérieur. C'est comme s'il y avait tellement de choses différentes qu'en voulant sortir, tout restait coincé dans la porte et qu'au final, rien ne passait. À partir de ce moment, j'ai commencé à me demander s'il y aurait un jour un élément déclencheur qui ferait tout sortir.

Katheryne redressa alors la tête pour regarder Archie dans les yeux.

- Elle a été comme ça pendant presque un an... Un an à tout accumuler à l'intérieur, jusqu'à ce que...

Sans terminer oralement sa phrase, elle fait comprendre en faisant des gestes avec ses mains qu'il y a eu une explosion.

- Personne n'a su ce qu'il s'était passé sur le coup, mais on a remarqué qu'elle recommençait à s'ouvrir, puis il y a eu la lettre.

Marco n'était pas dans la meilleure position et son dos protestait un peu, mais il ne voulait pas se séparer de Tori, elle non plus d'ailleurs. Ils firent durer ce moment autant que possible jusqu'à ce qu'ils doivent reprendre leur air. Shimmer s'était tue, regardant partout autour d'elle. À peine arrivée, elle avait déjà ce regard plein de curiosité sur le monde qui l'entourait. Marco se voyait déjà l'emmener partout, voir les plus beaux paysages et lui montrer à prendre des photos. Un peu comme sa mère avant lui... Cette pensée aigre-douce le fit grimacer un peu.

- Je suis content qu'elle soit née ici..., souffla-t-il.

Il n'y avait rien pour elle aux États-Unis, ni au Japon... Encore moins à Tsuki. Marco réalisait qu'il ne laissait pas un héritage très glorieux à son enfant. Un passé trouble, des grand-parents absents... Non, il ne laisserait pas de mal arriver à Shimmer. Elle n'irait pas à cette académie, elle ne connaîtra ni l'Agence, ni Déviance. Il mourrait avant qu'un tel malheur s'abatte sur elle. Il protégerait Tori et sa fille coûte que coûte.

Pendant ce temps, Archie s'attendait à tout, sauf à ce que Katheryne lui décrivit.

Oh bien sûr, il savait que Tori était une personne curieuse et altruiste. Elle avait été une digne représentante des émeraudes. Quand Katheryne mentionna que la jeune fille avait perdue sa meilleure amie, l'ancien professeur sentait une pierre lui tomber dans l'estomac.

Sans remarquer cela, la mère de Tori continua son récit:

- Je crois qu'elle n'a pas accepté le fait d'avoir survécu, alors qu'elle avait été exposée aux mêmes conditions que son amie. Durant des mois, j'ai eu l'impression qu'elle était devenue une coquille vide. Pas d'émotions, elle mangeait à peine, ne communiquait pas, ne sortait plus à part pour aller à l'école et encore là, je ne crois pas qu'elle écoutait en classe, ses notes baissaient en flèche un peu partout. Je sais très bien ce qu'on ressent en perdant subitement un être qui nous est cher, mais là c'était impressionnant. J'aurais trouvé normal le fait qu'elle pleure chaque jour, qu'elle utilise un nombre incalculable de mouchoirs, qu'elle écoute de la musique, mais là rien, c'était un mur de glace total. C'est plus tard que j'ai compris. En fait, tout se passait à l'intérieur. C'est comme s'il y avait tellement de choses différentes qu'en voulant sortir, tout restait coincé dans la porte et qu'au final, rien ne passait. À partir de ce moment, j'ai commencé à me demander s'il y aurait un jour un élément déclencheur qui ferait tout sortir.

Elle conclua sur le point culminant, qui ponctuait sa rencontre avec Marco et lui-même: la lettre de Tsuki.

Archie resta un moment bouche bée. Bien sûr il avait été là pour écouter les confidences de Tori à l'infirmerie, mais d'aussi loin qu'il se souvenait, elle lui avait parlé de sa soeur et de Venda mais... Jamais d'un tel passé. Réalisant qu'il n'avait rien dit, il souffla enfin.

- Ta fille est forte, Katheryne... Elle est une vraie force de la nature et a un courage exemplaire.

Archie pouvait comprendre la douleur de Tori en partie... Il avait perdu son meilleur ami, Lloyd, dans un accident de voiture. Un bête accident. Mais il n'avait pas été là. Il n'avait pas eu cette culpabilité du survivant. Juste le désespoir et le questionnement du pourquoi. Son ami allait être père et comme une mauvaise blague du destin, sa femme ne conservait aucun souvenir de lui, si ce n'était que la présence physique de ses jumeaux. C'était injuste.

- Je ne peux qu'espérer que Tori va continuer à vivre pleinement. Pour son amie, pour elle-même... Et pour Shimmer désormais.

- Je suis content qu'elle soit née ici...

J'acquiesce d'un hochement de tête en arborant un sourire satisfait.

- Elle aura l'occasion de faire des bonhommes de neige. Elle apprendra à l'école qu'il ne faut pas en manger, lorsque son ou sa professeur/e en fera fondre une petite quantité dans un bocal pour montrer aux enfants toutes les cochonneries que la neige peut contenir. Ou encore, elle ira glisser au parc avec un traîneau et arrêtera au bout de 20 minutes, parce qu'elle en aura assez de devoir remonter la pente.

Je regarde la concernée sans pouvoir m'arrêter de sourire.

- J'en reviens pas de l'avoir fait. C'est comme un rêve. Un rêve encore plus irréaliste qu'avoir des super-pouvoirs. Je suis en train de me demander si tout ça est réel.


Se rendant compte de l'expression faciale du docteur, Katheryne se mord la lèvre supérieur et jure intérieurement.

- Ah... j'en ai trop dit, c'est ça ?

Combien de fois ça lui arrivait par mois de se mettre à tout déballer son sac en croyant que les autres étaient au courant de ce dont elle parlait ?...

- Ta fille est forte, Katheryne... Elle est une vraie force de la nature et a un courage exemplaire. Je ne peux qu'espérer que Tori va continuer à vivre pleinement. Pour son amie, pour elle-même... Et pour Shimmer désormais.

Elle hoche la tête, avant de la baisser dans un sourire gêné.

- Merci beaucoup, mais c'est plutôt à elle qu'il faudrait dire ça.

Puis elle jette un coup d'œil en direction de la chambre.

- Jeee crois que c'est l'heure du bain, non ?