Grande décision [PV Marco]

Suite à un après-midi passé chez Archie, Kendra et leur petit rayon de soleil, le calme qui avait accompagné le retour à la maison avait paru envahissant. Il y avait un contraste presque palpable entre ces deux ambiances : celle d'un foyer familial et celle d'un foyer habité par un simple couple. Enfin, simple couple, façon de parler, bien évidemment, puisque tous les couples dans la vingtaine ne peuvent pas se vanter d'avoir trouvé l'âme sœur pour de bon après avoir frôlé la mort plusieurs fois, mais ça, je crois qu'il n'y a pas grand monde qui s'en vante de ce dernier détail... Enfin, bon, alors que je me dirigeais vers la cage de Jake, le cockatiel nommé en référence au corbeau présent dans le film Shawshank Redemption, qui, tel un chien à plumes, ne se pouvait plus d'être heureux de nous voir de retour, je souriais en me disant qu'au moins, avec lui, la maison n'était pas si vide que ça. Adoptant une voix un peu niaise, mais douce et sympathique, je m'adresse à lui en ouvrant la porte de sa cage.

- Heyyyy, on t'a manqué, mon grand ? Allez, viens !

Je lui donne le temps de grimper sur ma main que je ramène par la suite vers moi pour le bécoter, puis je le laisse s'installer sur mon épaule. Un animal, c'est comme un enfant : il a besoin qu'on s'en occupe, qu'on lui donne de l'amour et de l'attention. Avec Jake confortablement installé sur l'un de des perchoirs favoris, je vais retrouver Marco qui vérifie si des messages ont été laissés sur le répondeur durant notre absence.

- Bonne nouvelle, rien n'est arrivé pendant qu'on était partis !

Et j'ajoute avec un sourire abruti :

- La maison est encore debout.

Normal. Qui eu cru que ce mot allait un jour décrire leur vie? On parlait bien de deux personnes possédant des pouvoirs surnaturels. Un pouvant changer les objets en or au touché... et même à distance depuis peu. Et une pouvant contrôler les ténèbres et la lumière. Leurs pouvoirs grandissaient, chaque changement emmenait son lot d'ajustement pour contrôler cette nouvelle puissance, mais ils étaient stables. Ils n'avaient plus affaire à Deviance ou aux attaques. Tsuki était derrière eux et cette île en Écosse était devenue contre toute attente leur nouveau hâvre de paix. C'était Archie qui les avaient contacté pour leur parler de ce lieu, pour les personnes comme eux mais sans l'encadrement stricte d'une académie. Marco n'aurait rien eu contre le fait de rester au Québec si Tori en exprimait le désir, mais il devait s'avouer rassuré de rester dans un lieu où il pouvait communiquer dans une langue qu'il maîtrisait. Maintenant qu'ils n'avaient pas une épée de Damoclès au dessus d'eux, il pouvait peut-être enfin prendre le temps d'apprendre le Français...

Cette journée là fut consacrée à sortir en ville pour voir Archie et sa petite famille. Enfin, petite... C'était vite dit. Ses nombreux enfants adoptifs et son bébé, ça commençait à mettre pas mal de vie dans une maison. N'empêche, il était bien content pour son ancien professeur. Le voir heureux avec sa famille faisait chaud au coeur. Ne voulant pas s'imposer pour le souper, Tori et Marco étaient rentrés chez eux dans leur appartement. Modeste, mais amplement suffisant pour subvenir à un couple. Il y avait une pièce supplémentaire qui leur servait d'atelier de dessin et de photo. Leur club d'arts, ils le continueraient à deux dans le comfort de leur foyer, qu'ils s'étaient dit.

Ses pantouffles au pied, le jeune homme vérifia la boîte vocale et... que dalle! Ouff! Rien de plus merveilleux que voir une boîte vocale vide. Étrangement Marco était de ce genre de personne qui n'aimait pas forcément téléphoner ou recevoir des appels. Pendant ce temps là, Tori arriva avec Jake le cockatiel sur l'épaule.


- Bonne nouvelle, rien n'est arrivé pendant qu'on était partis !

Marco poussa un soupir de soulagement exagéré tandis que Tori ajoutait que la maison est encore debout.

- Ça, ça veut dire que Jake a pas fait de fête en notre absence! Bon garçon!, ria le jeune homme en tendant la main vers Jake.

- Ouch...

Et de se faire mordre. Bon okay, Jake c'était l'oiseau de Tori, il semblait surtout prendre les doigts de Marco pour des cibles à mordiller.

- Bon okay, ça m'apprendra..., ajouta l'asiatique avec un petit sourire entremêlé d'une grimace.

Je traduis le grand soupire exagéré de mon amoureux par un soulagement.

- Ça, ça veut dire que Jake a pas fait de fête en notre absence! Bon garçon!

Mon rire accompagne celui de Marco jusqu'à ce qu'il se fasse mordre par le redoutable prédateur posé sur mon épaule. Alors, mon sourire se change en grimace compatissante.

- Aïe... Voilà ce qui arrive lorsqu'on sous-estime ce petit démon.

- Bon okay, ça m'apprendra...

Je m'adresse au fautif :

- Hey ! C'est pas bien d'attaquer. Si tu continues comme ça, il va falloir t'acheter une muselière !

Menace débile à ne surtout pas prendre au sérieux. De toute façon, ça m'étonnerait qu'il puisse exister des muselières pour des oiseaux de petite taille et quand même bien ce serait le cas, ce serait terrible. Je prends les mains de mon compagnon en faisant attention à celle comportant le doigt mortellement meurtri pour les serrer doucement dans les miennes.

- Allez, dans quelques instants, tu ne sentiras même plus la douleur.

Puis, je fixe ses yeux foncés pendant un long moment. Chaque fois que j'en ai l'occasion, j'ai l'impression d'y voir la promesse d'un avenir radieux où rien n'est impossible, où tout peut être surmonté. Après un temps, je brise le silence :

- Tu as remarqué comme Archie et Kendra semblaient fiers et heureux ? Leur maison est remplie de vie. Ils ont une très belle famille.

Petit démon... En plus il poussait la note pour roucouler et faire le petit visage adorable pour attendrir sa maîtresse. Ceux qui ont inventé l'insulte ''Cervelle d'oiseau'' ne savaient vraiment pas de quoi ils parlaient! C'était foutrement intelligent ces petits volatiles et Jake avait l'air de prendre un mâlin plaisir à jouer aux favoris avec Tori tout en mordant Marco pour se moquer de lui! Bon... Allez, on va tout de même baisser d'un cran, sinon il allait s'imaginer le cockatiel en robe de chambre en train de siroter un cognac pendant la nuit en s'esclaffant ''HAHA! Je lui ai mordu le doigt!'' Mmm... Marco pourrait se la jouer à la Paranormal Activity et mettre une camera. Bon, le moment débile fut heureusement interrompu par l'amour de sa vie qui lui prenait les mains. Elle avait toujours les paumes douces et chaudes, rassurante.

- Allez, dans quelques instants, tu ne sentiras même plus la douleur.

Il avait l'impression de l'avoir déjà oubliée. Juste baisser les yeux sur leurs mains et y voir leur alliances respectives lui donnait un baûme au coeur et le sourire à tout coup. C'était sans doute la meilleure décision qu'il ait jamais pris. Il se sentait sur un nuage et pendant un moment il profita de ce silence comme pour juste savourer l'instant présent.

- Tu as remarqué comme Archie et Kendra semblaient fiers et heureux ? Leur maison est remplie de vie. Ils ont une très belle famille.

Marco remarqua que Tori le regardait dans les yeux avec intensité, ses yeux bleus brillaient... C'était juste beau.

- Oui... Ils sont vraiment beaux à voir, acquiesça-t-il.

À force de regarder Tori, il eu comme une pensée furtive, trop rapide pour vraiment être claire et précise, mais inconsciemment Marco l'avait tout de même comprise. Ses joues s'empourprèrent quelque peu alors qu'il souriait pensivement. Une maison pleine de vie... Une famille... Quelle pensée merveilleuse.

Comme s'il se sentait de trop, Jake le cockatiel alla s'envoler pour se poser sur sa cage plus loin. Marco en profita pour attirer Tori contre lui.

- Il y a quelque chose qui te rendrait encore plus heureuse?, lui souffla-t-il, conservant cette étreinte.

- Oui... Ils sont vraiment beaux à voir.

La réponse de mon amoureux à la question me fait hocher la tête. Oui, beaux à voir et chanceux. Je continue de regarder Marco dans les yeux pendant qu'il semble comprendre, prêtant à peine attention à l'oiseau qui s'envole. C'est pourtant ce mouvement qui permet à mon partenaire de m'attirer vers lui dans une douce étreinte pour me poser à son tour une question :

- Il y a quelque chose qui te rendrait encore plus heureuse?

Je sens que cette interrogation marque une étape. Dans ma poitrine, mon cœur s'emballe et dans ma tête, j'ai l'impression d'entendre une petite voix qui me dit " Réfléchi bien, ce n'est pas une chose à prendre à la légère ! ", mais au-delà de cette voix, il me semble que ma décision est déjà prise. Depuis quand ? Je ne le sais pas, mais elle est prise.

- Je... Je crois que oui, il y aurait quelque chose.

Une boule d'émotion se forme dans ma gorge et je sens des larmes me monter aux yeux, mais ce ne sont pas des larmes de tristesse. Je prends un temps pour serrer Marco dans mes bras, cherchant une façon de formuler la suite de la réponse qui semble être resté coincée dans ma gorge à cause de la boule d'émotion. Après un moment, je parviens enfin à le faire sans pouvoir me retenir de verser des larmes de bonheur :

- Je voudrais qu'on ait une famille.

Le jeune homme caressait les cheveux blonds de sa bien-aimée d'un air absent, toujours en la serrant contre lui. Il pouvait sentir son coeur battre la chamade et une certaine nervosité pour l'avenir et les qu'en dira-t-on... Et puis, finalement on s'en fiche. Ils s'étaient déjà mariés jeunes et l'idée de fonder une famille allait bien se présenter tôt ou tard. Si Tori exprimait ce désir aussi, rien ne pourrait le rendre plus heureux à ce moment précis. D'ailleurs, après ces quelques secondes de silence, sa compagne prit la parole.

- Je... Je crois que oui, il y aurait quelque chose.

Il la sentait trembler d'émotions et resserrer son étreinte. Extérieurement, il devait paraître plus calme, mais à l'intérieur, il avait l'impression de vivre un ouragan. Marco avait sa propre vision qui se brouillait, mais son sourire restait omniprésent.

- Je voudrais qu'on ait une famille.

...Bon à ces mots, lui-même avait versé une larme. Toujours tenant Tori contre lui, il eut le réflexe de l'embrasser sur le front.

- Je crois que ça serait la meilleure chose qui pourrait nous arriver depuis le mariage... Je le veux aussi.

Il posa sa tête sur l'épaule de sa femme, laissant échapper un soupir, comme s'il était libéré d'un poids. C'était dit. Le jeune homme avait les yeux fermés s'imaginant ce que ça pourrait être. Certes ce ne serait pas parfait, cela amènerait son lot d'épreuves et de difficultés, mais Marco se sentait prêt à les vivre et à les surmonter avec sa femme. Comme c'était merveilleux de pouvoir l'appeller ainsi.

Après un moment, cependant, il y eut ce fameux silence gêné qui leur était coûtume depuis leur recontre.

-...Alors... euh... On commence quand?

Marco voulait se plaquer la tête contre le mur à ce moment là.

Je crois que je le sens légèrement vaciller, à moins que ça ne soit parce que je tremble... Ou bien c'est peut-être les deux ? Puis il m'embrasse doucement sur le front.

- Je crois que ça serait la meilleure chose qui pourrait nous arriver depuis le mariage... Je le veux aussi.

Je laisse échapper un petit gémissement de bonheur sur le coup de l'émotion et je l'oublie bien vite par la suite, car je suis trop heureuse qu'il partage mon désir. Est-ce qu'il y songeait depuis longtemps et attendait que je sois prête ? Oh et puis, après tout, quelle importance ? Je commence à penser à la suite et à tout ce que ça implique en caressant longuement la tête de mon compagnon jusqu'à ce qu'il demande :

-...Alors... euh... On commence quand?

Pendant quelques instants, je ris nerveusement en appuyant mon front contre son épaule, puis je lui murmure à l'oreille :

- C'est quand tu veux.

Comme s'il voulait nous rappeler qu'il existait, Jake qui s'était mis en retrait décide de se manifester à ce moment précis en roucoulant.

- Mais le petit bandit devrait peut-être retourner dans sa cellule, avant.

Tori avait posé le front contre son épaule en riant légèrement. Marco la tenait toujours en tremblant légèrement de nervosité, contrastant avec son soupir de soulagement en voyant qu'elle ne lui en tenait pas rigueur. Il ne put réprimer un certain frisson alors qu'il sentait le souffle de sa bien-aimée sur son oreille alors qu'elle lui murmurait que c'était quand il voulait. Bon, ils n'avaient plus qu'à... Et le petit démon à plume en profita pour leur rappeller sa présence, mais peut-être était-ce bien ce qu'il fallait pour détendre l'atmosphère. Marco avait tendance à devenir beaucoup trop nerveux, ça ne facilitait pas les choses.

- Mais le petit bandit devrait peut-être retourner dans sa cellule, avant.

- Bonne idée!, acquiesça-t-il en riant un peu.

C'est alors que Jake le moineau (et non pas Jack Sparrow haha... Bon Dieu, ce n'était pas encore fait qu'il sortait un jeu de mots digne des blagues de papa) Alors que Tori refermait la porte de la cage, Marco l'approcha en la prenant par la taille.

- Je t'ai déjà dit à quel point tu me rendais heureux?, lui souffla-t-il avant de déposer des furtifs baisers dans son cou.

Son coeur battait à tout rompre, il avait une certaine hâte, appréhension, espoirs, des sentiments de joie, d'excitation et de peur qui s'entremêlaient, mais il savourait chacune de ces sensations.

- Un bon bain chaud avant ça te dirais? Je vais voir si je peux pas nous commander un petit quelque chose pour le souper pendant que tu te détends.

Il avait l'impression de revivre comme un premier rendez-vous, du moins il avait envie de traiter ça comme tel. Juste passer une bonne soirée en amoureux et rendre cette journée spéciale. Qui a dit qu'il fallait se courtiser seulement la St-Valentin et les anniversaires de naissance et mariage, après tout?

Je donne un baiser sur la joue de mon amour, avant de me détacher de lui pour aller vers Jake et la cage et non pas Jake Kage,tousse tousse.... Le cockatiel ne s'obstine pas trop à y retourner, ce qui est une bonne chose puisque je n'ai pas envie de commencer à essayer de le remettre de force à l'intérieur.

- Voilà. Merci de coopérer !

Puis, presque aussitôt la porte de la cage refermée, je retrouve l'étreinte de Marco.

- Je t'ai déjà dit à quel point tu me rendais heureux?

Alors qu'il m'embrasse dans le cou, me chatouillant un peu au passage, je réponds :

- Peut-être bien, mais chaque fois que tu le redis, c'est comme si c'était la première fois.

Première fois... Il y a une première fois à tout. Je suppose qu'il ne faut pas s'en faire avec ça. Même si ça peu sembler étrange au début, ça fait partie du cycle naturel de la vie. C'est même quelque chose de bien anodin en comparaison des pouvoirs et pourtant, ça va bientôt faire une dizaine d'années que j'exhibe le mien, alors pourquoi s'en faire avec ça ?

- Un bon bain chaud avant ça te dirais? Je vais voir si je peux pas nous commander un petit quelque chose pour le souper pendant que tu te détends.

Sa proposition inattendue fait battre mon cœur tellement fort que je pourrais presque avoir l'impression qu'il est relié à une batterie. Je me retourne pour faire face à Marco afin de le serrer encore une fois dans mes bras.

- Awwwn !!! ce serait vraiment sweet ! Peu importe ce que ça serait, ça me plairait beaucoup !

Vraiment, je ne crois pas qu'on puisse rêver mieux en guise d'âme sœur. Peut-être que je ne place pas la barre très haute, mais de toute façon, je ne verrais pas l'intérêt de le faire, puisque c'est en sachant apprécier qu'on est heureux.

- Peut-être bien, mais chaque fois que tu le redis, c'est comme si c'était la première fois.

Cette phrase lui fit sauter un battement de coeur, évoquant chez lui toutes leurs premières fois. La maladresse, la pureté et l'innocence, tout comme en ce moment en fait. C'était une nouvelle étape de vie à franchir, une nouvelle première fois. Il sentit Tori se tourner vers lui avant de resserrer cette douce étreinte.

- Awwwn !!! ce serait vraiment sweet ! Peu importe ce que ça serait, ça me plairait beaucoup !

Marco lui adressa un nouveau sourire, sentant ses joues toujours rosées. Il n'avait presque pas envie de lâcher Tori pour un seul instant. Appuyant son front contre celui de sa compagne une dernière fois avant de s'éloigner d'elle.

- Je vais te faire couler ça!, proposa-t-il.

Un bon bain avec une bath bomb ou de la mousse, pourquoi pas? Craignant peut-être d'en faire trop, il s'arrêta sur son élan, quelque peu embarrassé.

- J'espère que ça ne te gêne pas... J'essaie juste de dire que... Je suis à ton entière disposition... et que je t'aime tout simplement, ajouta-t-il en la regardant dans les yeux.

Il devait songer à ne pas trop se stresser avec ça non plus, mais mine de rien c'était plus fort que lui. Peut-être qu'inconsciemment il cherchait à gagner du temps avant de devoir penser à LA chose... Qu'allait-il commander pour souper?! On va essayer de mettre de côté le poulet, considérant qu'ils en élevaient un à la maison. Pizza... trop classique. Bon une chose à la fois. D'abord, savoir si elle voulait qu'il lui prépare le bain ou si elle avait besoin de quoi que ce soit d'autres.

Front contre front, ce contact dégage une telle source de bien-être et de proximité.

- Je vais te faire couler ça!

Je souris en le regardant aller, mais il interrompt son action et se tourne vers moi. Mmh ? Un problème ?

- J'espère que ça ne te gêne pas... J'essaie juste de dire que... Je suis à ton entière disposition... et que je t'aime tout simplement.

Un peu surprise qu'il soit question de ça, je cligne quelques fois des yeux, avant de répondre :

- Oh, euh non, ça ne me gêne pas, ça va. Je trouve que c'est très attentionné de ta part de penser à tout ça.

Je porte mes mains à mon cœur et lui adresse un sourire reconnaissant.

- C'est peut-être simple, mais ça me touche.

Puis je lui fais signe qu'il peut filer, mais juste avant qu'il ne quitte la pièce, quelque chose me traverse l'esprit et je sens le besoin de lui dire :

- Attends, Marco...

J'avance de quelques pas vers lui.

- Peu importe ce qu'il se passera ou pourrait se passer, je veux que tu saches que ça ne changera rien à la vision que j'ai de toi. Si j'ai voulu t'épouser, ce n'est pas parce que j'avais des attentes particulières, mais bien parce que je voulais passer ma vie avec toi et la laisser se dérouler à son rythme. Donc, peu importe les évènements et les détails, je ne cesserai jamais de t'aimer.

Pendant un instant, Marco avait l'impression d'entendre le vent souffler, enfin ça aurait été de circonstance avec le petit moment de silence, heureusement vite interrompu.

- Oh, euh non, ça ne me gêne pas, ça va. Je trouve que c'est très attentionné de ta part de penser à tout ça.

Il poussa un nouveau soupir de soulagement alors que Tori ajoutait qu'elle était touchée de son attention. ...Comment faisait-elle pour être aussi naturellement adorable??? Il acquiesça avec un grand sourire avant de se remettre en marche vers sa destination, quand sa bien-aimée l'appella. Il fit quelques pas de reculs avec sa même démarche.

- Ouiiii?

- Peu importe ce qu'il se passera ou pourrait se passer, je veux que tu saches que ça ne changera rien à la vision que j'ai de toi. Si j'ai voulu t'épouser, ce n'est pas parce que j'avais des attentes particulières, mais bien parce que je voulais passer ma vie avec toi et la laisser se dérouler à son rythme. Donc, peu importe les évènements et les détails, je ne cesserai jamais de t'aimer.

Il se tourna vers elle pour l'enlacer à nouveau.

- Merci... Si tu savais comment je suis heureux que tu me le dises.

Marco n'en doutait pas en particulier, mais le fait d'entendre ces paroles prononcées par Tori lui donnait toujours un tel baûme au coeur. C'était la chose qui faisait taire son anxiété et ses doutes et qui le remettait sur les rails. Il se passa encore quelques secondes avant qu'il se détache d'elle et décide d'aller enfin lui préparer ce bain.

Ils avaient une salle de bain plutôt modeste et un bain de taille... moyenne? En tout cas, malheureusement ce n'était pas lui qui pourrait profiter des bains, mais Tori étant plus chétive que lui, c'était parfait pour elle.

Son esprit vagabondait un peu alors qu'il faisait couler l'eau, tout en veillant à ce que la température soit convenable (il ne voulait pas la faire bouillir non plus!) L'idée d'avoir des enfants lui avaient déjà traversé l'esprit auparavant, mais il n'avait jamais été aussi certain d'en vouloir jusqu'à aujourd'hui. Tori ferait une mère formidable, il en était certain. L'idée de faire découvrir ses passions et de possiblement les transmettre l'emplissait d'un certain bonheur. Après il n'avait pas d'expérience avec les enfants non plus. Il ne savait pas trop quoi faire... Mais en même temps, il n'existe pas de guides infaillibles pour devenir parents. Il savait d'expérience quoi ne pas faire... Pour le reste, il suffisait de les aimer et ça n'allait pas être compliqué pour lui. Juste d'y penser l'emplissait d'une certaine joie.

Le sourire toujours aux lèvres, il ferma les robinets une fois la baignoire remplie et prit l'une des bombes de bain. Lait de coton et coquelicot? Sur le coup, ça ne lui dirait rien. Par curiosité il inspira un peu pour sentir le parfum. Oh... Oui, il avait déjà senti ce parfum sur sa bien-aimée. Qu'est-ce qu'elle sentait bon...

Rougissant un peu, il mit la boule dans le bain, la regardant un peu fondre et répandre ses couleurs et son parfum, avant de se relever et de poser une robe de chambre pour qu'elle soit à la portée de Tori.

''Voilà c'est prêt...'', lui dit-il, lui faisant signe d'entrer.

Bon, il allait se raffraîchir un peu les idées et fouiller dans ses pamphlets pour commander le souper... Oooh, des sushis! C'était le choix le plus santé et il fallait avouer que ça faisait longtemps qu'il n'en avaient pas mangés. Allez, au diable les dépenses! Il s'affaira à commander les sushis préférés de Tori, lui-même n'étant pas difficile pour les variétés.

Il ne restait plus qu'à attendre. ...Hmmm...

Marco en profita un peu pour aller sur internet. Okay google, les aliments pour augmenter la fertilité...

Il ne tarda pas à avoir les résultats demandés, un site lui recommanda les aliments riches en zinc tels que... de la dinde. On oublie. Tori n'était pas fan de volailles, pour Noël et l'Action de grâce, ils prenaient des alternatifs... comme le mouton riche en zinc aussi. Bon vive le mouton! La viande rouge aussi, rien à redire.

Non, la partie de plaisir c'était le paragraphe suivant. Prendre des aliments pour augmenter l’acide folique: De l’asperge, des betteraves, du brocoli, du citron.... Ils en avaient dans le frigo, maaais....

Marco grimaça un peu. C'était pour une bonne cause! Il n'allait pas rester difficile toute sa vie. Si ses gamins refusaient de manger des trucs, ça risquait d'être sa faute.

Et dans les aliments à éviter... Il y avait... Non... Non... NOOOOOOOOOOOOOOOOON! Le Coca... Pas LE coca.

Marco se leva, presque la larme à l'oeil en se dirigeant vers le frigo. Il venait d'acheter une caisse neuve. La prenant en silence, il se dirigea vers le comptoir, ouvrant la boîte, décapsulant une cannette et... la vidant dans l'évier.

- C-C'est... pour... une bonne cause. On se reverra quand je serai rendu avec des enfants... Okay? Pardoooooon!!!

...Il pouvait presque entendre Jake le cockatiel rire en arrière plan. C'était dur, ça lui brisait le coeur, mais la caisse était vide, les cannettes rincées pour le recyclage. Il s'installa devant la porte assis en tailleur en mangeant un citron complet, attendant le livreur. ...Il allait s'habituer au goût du citron, enfin c'était à souhaiter.

Après l'accolade et juste avant que mon compagnon ne file vers la salle de bain, je l'embrasse sur la joue et le laisse s'éloigner.

En attendant, j'attrape un élastique qui traîne sur un meuble pour me faire un chignon sur le dessus de la tête, afin d'éviter que mes cheveux ne soient mouillés, parce que je n'ai pas envie de passer du temps à les faire sécher après le bain. Tout en enroulant mes cheveux, je marche vers la chambre pour me donner une idée de ce que je pourrais mettre après. Non pas que je veuille m'habiller de façon chic, mais je voudrais porter quelque chose de joli. J'espère que ça ne fait pas de moi une fille coquette... Lorsque j'entends l'eau du robinet arrêter de couler, je me rapproche de la salle de bain et attends jusqu'à ce qu'on me donne la permission d'entrer.

- Voilà c'est prêt...

J'entre avec joie et suis presque instantanément assaillie par l'agréable fragrance des bombes de bain au coquelicot et lait de coton. Je respire un grand coup, avant de remercier mon amour qui quitte la pièce en fermant la porte.

En m'introduisant dans le bain parfumé, j'ai l'impression d'être une reine. Le sourire persiste à rester collé à mes lèvres, tellement je suis touchée par la préparation. Marco est tellement attentionné et délicat. Je ne doute pas qu'il puisse être un très bon père. J'arrive à l'imaginer rassurant un enfant qui s'est écorché les genoux en tombant sur le trottoir.. Oh là là, je pense déjà à ça, moi ! Derrière mon sourire hébété, je sens que je rougis, alors comme pour effacer cette attitude niaise, je prends de l'eau au creux de mes mains et porte ces dernière à mon visage pour l'arroser d'eau chaude. Ça fait du bien !

Je jette un coup d'œil à la robe de chambre sur laquelle j'ai déposé mon amulette que j'ai retiré pour une rare fois. Au fond, cette impression d'être une reine n'est pas tout à fait fausse. En quelques sortes, je suis l'héritière d'une longue lignée d'individus aux facultés hors-normes. Je suis la reine des ombres et de la lumière !!! . . . Mais non. N'importe quoi ! Tant qu'à faire, à plus petite échelle, je suis la reine de cet appartement ! En tout cas, si je ne suis pas une souveraine, je peux au moins me vanter d'avoir gagné à la loterie de l'amour et ça c'est encore plus magnifique que de faire partie de la royauté.

Après peut-être une demie-heure, voir plus, je me décide à sortir avant de complètement me ratatiner. En enfilant ma robe de chambre, j'observe le tourbillon qui se forme et avale l'eau jusqu'à ce que la baignoire soit complètement vide, puis je quitte furtivement la salle de bain. Sans prêter attention à ce qu'il se passe autour, je me rends dans la chambre, ni vue, ni connue, ce qui est une expression plutôt ironique, étant donné qu'il n'y a que 2 personnes et 1/2 dans le logement.

Quelques minutes plus tard, je ressors, vêtue d'une simple robe d'été blanche avec un imprimé de grandes fleurs noires et me dirige vers la cuisine.

C'est avec un goût très acidulé dans la bouche que Marco finit par se lever pour prendre un verre d'eau, après tout c'était recommendé par le site internet également. Il évita de croiser le regard des canettes... Une minute, les cannettes n'ont pas de regard. Allez, il n'allait pas devenir fou par crise de manque? Il se nettoya le visage avec un peu d'eau froide, se remerciant mentalement d'avoir proposé un bain à sa chérie et non une douche. Heureusement la sonnette de l'appartement l'aida aussi à reprendre ses esprits. Le livreur arrivait pile au bon moment! C'est après un bon cinq minutes, non parce qu'il profitait d'une conversation avec le livreur, mais parce que bien sûr Marco avait oublié de sortir son porte feuille, que le monsieur lui faussa compagnie. Marco avait le porte-feuille vide, mais les mains et le coeur pleins. Il se donna le sourire en pensant à la soirée en tête à tête qu'il allait passer. Déposant le festin sur la table, il n'avait pas remarqué sur le coup que sa bien-aimée l'avait rejoinds. Trop dans un état d'esprit surexcité et pensif sans doute. Du moins il la remarqua à coup sûr lorsqu'il se retourna, laissant échapper une petite exclamation.

Tori était rayonnante, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots. Elle avait les joues rougies par l'eau chaude du bain, ou pour une autre raison? Il ne saurait dire. Elle était juste magnifique à voir, ses cheveux blonds semblaient luires, ses yeux brillaient et elle était plus belle que jamais dans sa robe.

Sans un mot, il s'approcha d'elle pour l'enlacer une nouvelle fois. Elle sentait merveilleusement bon... Il avait l'impression que son coeur chavirait. Rougissant comme une pivoine, Marco lui souffla à l'oreille que le repas était sur la table.

- On peux manger dans la cuisine ou... ou tu veux, bégaya-t-il.

Il allait dire dans la chambre, mais il avait sa phrase à la dernière minute. Bon allez, on relaxe... Ouais, il allait devoir dire ça à ses papillons dans l'estomac. Il se sentait plus que jamais comme dans un premier rendez-vous. Il se remémora tout de même les paroles de Tori, ça aidait déjà beaucoup.

- Tu es vraiment belle..., commenta-t-il au passage.

Je suis curieuse de savoir ce que sera le repas. Étant donné que je ne sens rien de particulier, il ne doit pas s'agir de quelque chose de chaud, alors ça m'intrigue encore plus, mais d'abord, la réaction de Marco. Lorsqu'il m'aperçoit, je pourrait presque croire qu'il a vu un fantôme, mais un fantôme plutôt mignon, car sa réaction n'est pas celle d'une personne apeurée, mais plutôt éblouie. Je m'en sens timide. Ce sentiment est accentué lorsque je remarque que le visage de mon compagnon est écarlate, alors qu'il m'enlace. Bon, en vérité, je me retiens presque de rire. Si gênés alors que nous partageons la vie l'un de l'autre depuis déjà au moins quatre ans, si ce n'est pas plus. Je ne connais pas le chiffre exacte, car je ne suis pas le genre de " maniaque " qui compte le temps passé en couple, mais je suis plutôt celle qui se contente d'apprécier les souvenirs, le moment présent et ce qu'il y a à venir. Oui, oui, je suis une folle-dingue qui ne tient pas compte du nombre de mois ou d'années qu'elle a passé avec son amoureux. Outrant, n'est-ce pas ? Mais, en parlant de moment présent, on m'apprend à l'oreille que le souper se trouve sur la table.

- On peux manger dans la cuisine ou... ou tu veux.

Au lieu de me dépêcher pour jeter un coup d'œil en direction de la table ou à essayer de le faire, je prends le temps de répondre :

- Mmh, pourquoi ne pas rester dans les classiques ? Ce sera plus facile de nettoyer à table, si on fait un dégât.

Je lève les yeux vers les siens et ajoute :

- Je dis ça, je ne dis rien, bien-entendu.

Après un instant au cours duquel nous nous fixons, il commente :

- Tu es vraiment belle...

Je baisse timidement la tête sous l'effet du compliment. Un genre de remerciement silencieux. Je prends les mains de Marco et l'entraîne doucement vers la table pour que son contenu me soit enfin dévoilé. Des sushis ! Simplicité, efficacité et délice ! Après cette découverte, je réponds :

- Et toi, tu es un véritable gentleman attentionné et rempli d'amour !

Sur ce, je m'avance vers lui pour l'embrasser.

- Mmh, pourquoi ne pas rester dans les classiques ? Ce sera plus facile de nettoyer à table, si on fait un dégât.

Aaaah Tori Clark, alias la voix de la raison. Marco acquiesça, va pour la table de cuisine. Leur cuisine... Ça faisait toujours spécial de se voir en appartement tout les deux. Le temps avait passé tellement vite, il réalisait pas que ça faisait quoi... trois ans de mariage déjà? Ou quelque chose comme ça. En tout cas depuis le temps, Noël était devenu une fête beaucoup plus joyeuse et il se sentait plus vivant à cette période de l'année. C'était incroyable de trouver une telle joie après tant d'années sombres. Comme pour chasser ces nuages, Tori le prit par les mains et poussa une exclamation joyeuse en voyant les sushis.

- Et toi, tu es un véritable gentleman attentionné et rempli d'amour !

Cette fois-ci, ce fut Tori qui prit l'initiative de l'embrasser. Elle était affectueuse bien entendu, mais les contacts plus intimes étaient plus rares chez elle, étant plus réservée, mais cela rendait chacunes de ses initiatives plus significatives. Elle le faisait sentir d'autant plus spécial. Évidemment, Marco ne se fit pas prier pour répondre au geste, toujours avec tendresse. En se séparant, il déposa un autre baiser sur le front de sa bien-aimée, comme un remerciement silencieux. Il serait toujours là pour veiller sur son bonheur, il s'en faisait la promesse. Sans attendre davantage, il invita Tori à s'asseoir avant de se servir... de l'eau. De l'eau avec de la glace, comme dans les restos, ça passe, hein? ...Bon, Marco réalisait qu'il devrait en boire plus souvent.

- Santé! Et... Itadakimasu!

Marco avait commandé les sushis au crabe, au grand bonheur de sa bien-aimée et du sien. Le repas se déroulait sans encombres, en parlant de tout et de rien, parfois parsementés de leurs petits silences gênés habituels avant de juste se mettre à en rire. Certaines choses ne changeraient jamais, mais leur vie allait prendre une nouvelle tournure. Marco débarrassa la table. Un autre avantage de la livraison, pas de vaisselle!

Un coup ceci fait, il attendit patiemment que sa compagne vienne le rejoindre.

Le repas était aussi bon que l'intention de plaire qui se cachait derrière. Du crabe, quoi de mieux pour rêver ? C'est une façon pour moi de manger quelque chose venant d'une culture étrangère, tout en gardant une part de culture acadienne. Si ce n'est du poulet cajun, je peux clamer (sans jeu de mots avec les clams) que je suis fière de la gastronomie des ancêtres de ce coin de pays.

Lorsque la table est débarrassée par les soins de Marco, je vais mettre une couverture sur la cage de Jake pour lui indiquer qu'il est l'heure de dormir, mais uniquement pour lui, avant de rejoindre mon amoureux qui m'attend dans le cadre de porte de la pièce. Je mets la main sur l'interrupteur pour fermer la lumière de la cuisine et me racle la gorge que je trouve soudainement un peu sèche pour dire :

- Merci beaucoup pour le souper. (petit temps) Bon, alors... C'est le moment où on arrête de penser pour simplement retourner aux sources et aux besoins primaires...

Me rendant compte que c'était complètement débile de sortir ça, j'essaie de faire passer le malaise avant qu'il ne gagne en force :

- Bon, okay, je ne gagnerai pas de prix Nobel avec cette phrase, hahaha.

La fille qui dit quelque chose et qui ne respecte pas ses paroles... Oui, mais elles étaient stupides ces paroles ! Au pire, je n'ai qu'à faire comme si rien n'était sorti de ma bouche ou... Solution encore plus efficace pour dissiper l'embarra provoqué par des paroles : le baiser ! Je colle mes lèvres contre les sienne et souhaite que ce contact soit celui qui mettra fin aux pensées inutiles que je devrais laisser tomber.

Alors que Marco attendait... en se sentant un peu débile de l'attendre comme ça sur le bord de la pièce, il avait l'impression de manquer de subtilité ou de lui mettre de la pression. Enfin, elle ne semblait pas en faire de cas, s'occupant de dire bonne nuit à Jake. Il pouvait presque imaginer l'oiseau se dire ''Wtf? C'est trop tôt! Je vais manquer Kiwi et ses hommes!''...Oui c'était une double référence complètement débile, son cerveau nerveux devait partir dans tous les sens. Allez, ce n'était pas leur première fois... Celle là on pouvait dire que c'était le cocktail de malaise. En même temps... C'est la première fois qu'ils le feraient dans un but précis, pas besoin de faire un dessin.

- Bon, alors... C'est le moment où on arrête de penser pour simplement retourner aux sources et aux besoins primaires...

Grand silence...

- Bon, okay, je ne gagnerai pas de prix Nobel avec cette phrase, hahaha.

Riant nerveusement avec elle, il fut tout de même interrompu par les lèvres de son épouse sur les siennes. Ne pas penser... Juste... Se laisser aller sans plus? Pour reprendre son air, il se sépara d'elle et aussi pour qu'ils puissent aller dans la chambre.En y allant, Marco prit sa compagne par la taille et la fit s'asseoir à côté de lui sur le lit.

- Tu sais que rien ne presse, on peut juste...

Se coller et voir où ça va nous mener? Non, pas question de dire ça, c'était la réplique de ce douchebag d'Until Dawn et ça faisait pas très Marco.

- On peut prendre notre temps... Sens toi à l'aise si quelque chose ne va pas.

Il commença déjà par se glisser sous la couette. Ils vivaient dans un appartement en hauteur et la fenêtre de leur chanbre donnait sur la cour. Ça éclairait la pièce tout en étant bien situé pour leur donner de l'intimité. Dehors, Marco remarqua quelques flocons.

- On se croirait à notre nuit de noces..., commenta-t-il avec une certaine nostalgie, rougissant un peu avant de rapprocher un peu Tori de lui, commençant par déposer de furtifs baisers le long de son cou.

Il la désirait intensément tout comme la notion que leur union puisse porter fruit, mais il était d'autant plus important qu'elle se sente aimée et respectée.

Ce n'est qu'avec l'accord de son âme soeur qu'il commença à se débarrasser de leurs barrières, tout en demeurant sous les couvertures.

Seigneur, je crois qu'il s'agit de la pire connerie que j'ai pu dire cette semaine... Heureusement que le baiser vient rattraper le coup ou, du moins, j'espère qu'il vient le rattraper. Je l'insinue car nous nous rendons à la chambre sans qu'il ne semble y avoir de problème et une fois assis sur le bord du lit, Marco dit :

- Tu sais que rien ne presse, on peut juste...

Face à cette interruption, j'essaie de le faire poursuivre sa phrase :

- Juste ?...

- On peut prendre notre temps... Sens toi à l'aise si quelque chose ne va pas.

Je lui envoie un sourire reconnaissant.

- Prenons notre temps, alors. Tu me connais bien, si jamais ça ne va pas, je te le dirai.

Je jette un coup d'œil à la fenêtre dont les rideaux ne sont pas tirés. Des lumières du voisinage éclairent des flocons de neige qui tombent, ce qui me rappelle l'extrait d'une pièce de théâtre " dehors la neige / tous les aéroports paralysés / pas d'avancée / pas d'avancée dans l'histoire avec toi / j'étais gelé dans mon désir ma solitude mes sentiments tout / vraiment tout ". Tous les aéroports paralysés, c'est comme si la neige figeait le temps. Puis je rejoins mon conjoint sous la couette.

- On se croirait à notre nuit de noces...

J'acquiesce d'un léger signe de la tête.

- Oui, ça rappelle de beaux souvenirs.

Je reçois quelques baisers dans le cou et j'en dépose moi-même sur la joue de Marco, avant de lui murmurer :

- Allons-y...

Un autre baiser, cette fois-ci sur les lèvres, puis lentement, je m'affaire à retirer ma robe.

- Oui, ça rappelle de beaux souvenirs.

Marco se sentit rougir à cette mention. Des beaux souvenirs, il était content qu'elle le voit ainsi... Enfin pas que c'était un mauvais souvenir! Juste qu'il avait l'impression qu'il allait mourir d'embarras cette journée là. Un nouveau baiser sur les lèvres vinrent heureusement faire taire ses pensées alors que sa femme se dévoilait à lui. Il n'arrivait toujours pas à croire à quel point il était béni d'avoir une épouse aussi belle. Chaque geste sur elle se faisait délicat alors qu'il faisait de son mieux pour rester attentif. Ses doigts s'entremêlaient avec les siens et il regarda à nouveau cette alliance en souriant, déposant un baiser sur cette même main. Ce jour resterait toujours le plus beau de sa vie, il en avait toujours la conviction, peu importe le temps qui passait. La neige continuait de tomber de plus belle et de couvrir la fenêtre de flocons blancs alors qu'il s'unissait à elle.

Marco avait l'impression qu'ils étaient dans leur petit monde durant tout ce temps. Comme si plus rien ne pouvait leur arriver de mal, il n'y avait qu'eux formant une seule et même chair. Pour la première fois, il remarqua quelque chose de différent chez elle, les yeux bleus, constellés de gris et de vert de Tori déjà pétillants habituellement semblaient vraiment luirent. Comme s'ils émettaient leur propre lumière. Elle avait déjà des yeux uniques, mais ils semblaient plus beaux que jamais. Est-ce qu'il se sentait bien au point d'avoir des hallucinations visuelles. Enfin, il y avait une chose qui n'était pas illusoire, elle était vraiment la plus belle à ses yeux.

- Je t'aime Tori..., lui souffla-t-il alors que leur union avait atteint son paroxysme.

Il logea sa tête au creux du cou de sa bien-aimée en laissant échapper un soupir, sa main toujours tenant celle de son épouse. Pourvu que ce moment dure encore... Il voulait profiter de chaques secondes qui passaient à la fois très lentement et trop vite. C'était assez paradoxal.

Ce moment est si difficile et en même temps facile à décrire. Le bien-être le plus total. Le sentiment d'avoir tout accompli, alors que plus rien n'existe en temps et en espace. C'est comme l'opposé exacte de la destruction intérieure lorsqu'on apprend une terrible nouvelle comme la mort d'un proche, mais avec des ressentis presque pareils. Cette impression que le temps a cessé et qu'il n'existe rien d'autre que l'endroit dans lequel nous nous trouvons. Flotter au-dessus du vide sans que ça ne nous dérange, la différence se situant au niveau de l'équilibre. Il fait peut-être froid en-dehors de ce lit, mais je n'en sais rien, parce que tout ce qu'il y a à l'instant, c'est de la chaleur et de l'amour. L'amour le plus total qui soit.

Je ne pourrais pas être plus proche de la personne que j'aime le plus au monde. J'arrive à ressentir toute l'énergie qui l'habite. Elle est si présente, si vibrante et pourtant, il est si délicat. Je n'ai pas de point de comparaison sensé. C'est comme une tempête qui caresserait les pétales d'une rose sans les abîmer. Une simple phrase, courte mais remplie de sens vient m'animer davantage, alors que je suis déjà assaillie par toute la tendresse du monde.

- Je t'aime Tori...

Alors que je sens son souffle contre mon épaule, je lui réponds sur l'impulsion du moment :

- Moi aussi, je t'aime. Pour toujours et à jamais.

Il me semble presque que je mens, étant donné qu'à l'instant, le mot jamais a disparu de mon esprit ou s'il y est, sa définition m'est totalement inconnue.

- Moi aussi, je t'aime. Pour toujours et à jamais.

Ces mots semblaient résonner à répétition, agréablement dans sa tête. Était-ce possible d'être aussi heureux? C'était un tel sentiment d'accomplissement, de bien-être. Après encore quelques minutes, il se retira pour se coucher sur le dos, ramenant son âme soeur contre lui, toujours en lui prenant la main alors que celle qui était libre caressait le dos de sa chérie. Il avait l'impression d'avoir perdu la carte pendant une période indéterminée. Avait-il dormi ou avait-il juste fixé le plafond en profitant tout simplement de ce moment de pure félicité.

Émergeant de son état semi-conscient, il tourna la tête vers celle à la chevelure blonde, déposant un baiser sur son front.

- ...Je n'ai pas halluciné. Tes yeux... On dirait qu'ils illuminent.

Il rougit, se sentant peut-être un peu idiot de dire ça à voix haute, mais il ne pouvait pas défaire son regard de celui presque phosphorescent de sa femme. Pour la peine, il faudrait qu'il ait un miroir... Mais Marco n'avait pas le goût de se lever. Il espérait que sa compagne allait le croire sur parole ou juste... ne pas poser de questions et croire que c'était juste un compliment mignon peut-être. Pour l'heure, à sa portée, il y avait l'ordi portable sur sa table de chevet. Ça lui donnait une idée tiens...

Marco n'aimait pas du tout le cliché du couple qui fume ensemble après avoir fait l'amour. De un... c'était juste dégoûtant la cigarette et aucun des deux fumaient, Dieu merci, de deux, ça fait pas hyper romantique, et c'est pas bon pour leur santé, encore moins pour un bébé. Il avait jamais compris pourquoi c'était un cliché d'ailleurs ce truc. En revanche, ils pouvaient avoir quelque chose personnalisé à eux et non-dommageable, à défaut d'être romantique.

- ...Ça te dirait de regarder un anime?

Après un certain temps, lorsqu'il me ramène vers lui, je ne me gêne pas pour accoter ma tête contre son épaule, fermant les yeux et me laissant emporter par les caresses que je savoure.

Lorsque je sens qu'il bouge, je me décolle juste un peu pour lui permettre de changer de position s'il le désire, mais il se contente de tourner la tête vers moi pour un bisou venant de loger sur mon front.

- ...Je n'ai pas halluciné. Tes yeux... On dirait qu'ils illuminent.

Surprise par ce commentaire inattendu, je répète seulement :

- Mes... yeux ?...

Tandis que je me demande s'il ne s'agirait pas d'un simple compliment, je sens son regard peser sur moi, alors je détourne le mien. Non, je ne vois presque pas les siens, alors comment pourrait-il insister autant sur mes yeux ? C'est qu'il ne doit pas dire ça au sens figuré. Avec un sourire gêné, voire embarrassé, j'ajoute :

- Pourtant, je ne fais rien de particulier... ...Mais, c'est possible.

Parce qu'avec toi, tout est possible ! Je n'ai pas continué ma phrase jusque-là, mais j'espère qu'il l'ait mentalement entendu. Je ne saurais pas trouver d'explication, mais ça n'a pas d'importance en ce moment. Tout ce qui compte, c'est de rester blottie contre lui.

- ...Ça te dirait de regarder un anime?

Après avoir déposé un baiser sur la joue pour approuver la proposition unique, je réponds :

- Bien-sûr ! Choisi celui que tu veux.

Tori fit écho à sa mention sur ses yeux, ah peut-être était-elle au courant... Ou pas. Elle eut un adorable sourire qui lui donnait envie de la serrer dans ses bras encore et... Enfin, il avait du self-control quand même. Bref, elle lui adressait son charmant sourire habituel alors que ses yeux ressortaient toujours comme une lumière dans l'obscurité, autant dans le sens figuré que litéral. Au moins, dans son cas ça rendait son regard mystique et magnifique. Ça aurait été difficile de rester sérieux si ses yeux faisaient comme celui de l'égyptien hypnotiseur dans Les Douze Travaux d'Astérix... Okay, surtout ne pas rire avec cette image débile en tête! Il fut ramené à l'essentiel lorsqu'il ressenti un baiser sur sa joue.

- Bien-sûr ! Choisi celui que tu veux.

Son sourire s'élargissant, Marco s'approcha du portable avant de mentalement se plaquer la main sur le visage. Ah non il allait pas sacrifier son comfort. À quoi sert une télé dans une chambre si ce n'est que pour la regarder? À force de ne s'en servir que pour jouer, il l'avait oublié. Oups. Prenant la télécommande qui était heureusement aussi sur sa table de chevet, il put allumer la dite télé. Vive Netflix! Pour le coup, il avait le goût de quelque chose de léger... Son premier réflexe était d'aller sur un anime de Magical Girl, mais il se doutait que Tori s'y attendrait. Autant essayer de faire changement. Après quelques secondes, il opta pour Cyborg 009, un classique apparement. Pourquoi pas?

- Et voilà... Si ça nous plaît pas, on aura qu'à changer.

Alors que l'opening débutait, Marco ne put s'empêcher de souffler d'un air pensif.

- Je me demande si nos enfants vont aimer les animes...

Lorsque l'écran de la télévision s'illumine, je cligne quelques fois et plisse les yeux avant de m'habituer à la variation d'éclairage. Heureusement que le fond du menu de Netflix est sombre. Ça aide déjà à l'accoutumance de la pupille. Sinon, j'ai déjà une petite idée de ce que va choisir mon partenaire. Il s'agira probablement de quelque chose comme Glitter Force, Puella Magi Madoka Magica ou... Ah non, il arrête son choix sur Cyborg 009...

- Et voilà... Si ça nous plaît pas, on aura qu'à changer.

Surprise, j'hausse les sourcils et réprime un petit rire amusé. Woaw, tout un retournement de situation ! Je regarde les images de l'opening défiler, lorsque Marco dit :

- Je me demande si nos enfants vont aimer les animes...

À cette interrogation, je ne rougis même pas, mais prends plutôt le temps de réfléchir. C'est fou, ça fait à peine quelque heures que cette décision est assumée et pourtant, je n'ai déjà plus le sentiment que le sujet est malaisant. Recomblant le petit espace qui s'était créé entre nous, je me colle contre mon amoureux en répondant :

- Je crois que, si on les élève avec et qu'on leur en fait écouter dès leur plus jeune âge, il y a moyen pour qu'ils les apprécient.

Après tout, j'ai été élevée avec les histoires ainsi qu'avec les livres et à présent je suis incapable de dire que je déteste ça, alors ça devrait être la même chose avec les animes. Une question un peu clichée me vient alors en tête, mais j'ouvre quand même la bouche pour la poser :

- C'est sans doute trop tôt, mais... as-tu des idées de prénoms ?