Ce n'était qu'un " rêve " [PV Marco-chou] ;)

J'ai l'impression que ça fait longtemps que je marche dans la neige. La couche sur le sol est épaisse et mes pieds s'enfoncent d'une dizaine de centimètres à chaque pas, mais étonnamment, l'air n'est pas trop froid. La marche n'est pas très désagréable. Je me rends compte que je ne sais plus pourquoi pourquoi je marche, alors je lève la tête et j'aperçois des sapins, plusieurs mètres devant. C'est drôle, on dirait qu'une longue frontière invisible empêche les arbres de s'étaler vers l'étendue blanche dans laquelle je suis. Alors qu'il me vient à l'esprit de regarder en arrière pour voir le chemin que j'ai parcouru, une voix tout près de moi me dit :

- Retourne-toi, Tori.

J'ai l'impression que ça fait longtemps que je ne l'ai pas entendue, mais je connais cette voix et le fait de l'entendre me donne encore plus l'envie de me retourner. Je le fais, mais ne vois rien, su ce n'est que d'autres conifères au loin. C'est comme si je me trouvais dans une grande allée vierge. Une allée dans laquelle les arbres ne veulent pas pousser...

Soudainement, je reçois un coup dans le dos et bascule vers l'avant. C'est là que je réalise que le choc risque d'avoir une grosse conséquence sur le bébé, mais lorsque je me redresse, je le trouve à côté de moi, dans une simple couverture qui n'a pas l'air très épaisse. Ne réfléchissant pas, je prends le petit être et le blottit contre moi pour lui donner le plus de chaleur possible. Ça fait à peine une dizaine de secondes que le bébé est contre moi qu'un gros craquement se fait entendre et je comprends alors pourquoi les arbres ne poussaient pas sur l'étendue blanche. La neige couvrait une rivière gelée... Trop tard, je tombe dans l'eau glacée et c'est le début d'une lutte pour rester à la surface. Je tente de sortir le bébé et de le mettre sur la glace, mais c'est trop compliqué avec le courant et je n'ai qu'une main de libre pour nager, je n'y arrive pas. Une silhouette apparaît et me dit qu'elle va m'aider. Elle parvient à prendre le petit, mais alors que c'est à mon tour de sortir, la personne part avec l'enfant en me laissant à l'eau et j'ai de plus en plus de difficulté à nager. J'essaie de crier, mais ça ne fonctionne pas. Le courant s'accélère. Je ne peux plus...

J'essaie de prendre une bouffée d'air et c'est comme si je sursautais en me redressant ou... Mon premier réflexe est de porter mes mains à mon ventre et je suis rassurée de constater qu'il est encore rond, mais l'instant d'après, je suis envahie par une vague d'angoisse qui me fait monter l'eau aux yeux.

C'était la nuit ou du moins c'était ce que Marco croyait puisque les rideaux étaient fermés et bloquaient tout rayons qui pouvaient passer. Il avait l'impression d'avoir rêvé et en se faisant réveillé il disait.

- Attends on a pas fi--- oh.

Ça ne faisait absolument aucun sens et il ne savait même plus à quoi il avait rêvé. Il se frotta un peu les yeux avant de remettre ses lunettes. L'heure n'était pas de se recoucher pour reprendre un rêve comme si c'était un film, et puis ça ne marchait pas de toute façon.

- ...Tori?

Il se tourna vers sa bien aimée, repliée sur elle-même en tenant son ventre. Est-ce qu'elle avait des contractions?! Mais c'était trop tôt! Quoique, le bébé pouvait être prématuré, mais, ce n'était pas le moment! Tentant de rester calme, il porta sa main au dos de sa femme, le frottant un peu.

- Qu'est-ce qui se passe, est-ce que tout va bien?

Non, visiblement ça n'allait pas, mais elle ne semblait pas se tordre de douleur en fait. Elle avait surtout l'air troublée et il remarqua ses yeux luminescents se remplir de larmes.

- Oh Tori..., souffla-t-il avant d'attirer doucement la jeune femme contre lui en l'enlacant.

- Je suis là, tout va bien...

Il ne pouvait pas dire grand chose de plus en attendant qu'elle parle. Il la tenait enlacée contre lui, autant que possible du moins, le ventre proéminent de Tori commençait à prendre de la place. Il porta d'ailleurs son autre main sur ce dernier. Il laissa plâner un certain silence, permettant à sa femme de pleurer si elle en avait de besoin, mais il lui dit que si elle voulait en parler, il était tout ouïe. Il avait lu sur internet que dans un stade plus avancé de la grossesse les cauchemars et les terreurs nocturnes devenaient communes, mais il ne voulait pas non plus banaliser ça. Tori avait besoin de soutien et il était prêt à lui en fournir.

Je sursaute en sentant quelque chose dans mon dos, avant de comprendre qu'il ne s'agit que de la main de Marco. Un sentiment de culpabilité vient alors s'ajouter au reste. Le pauvre, j'ai dû le réveiller et je ne m'en suis même pas rendue compte. Il a été réveillé par ma faute...

- Qu'est-ce qui se passe, est-ce que tout va bien?

Je secoue lentement la tête de gauche à droite et ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais la boule qui se forme dans ma gorge m'empêche de parler. J'ai l'impression de ne pas pouvoir crier, comme dans le cauchemar et à cette idée, je laisse les larmes couler.

Lorsque mon amoureux me prend dans ses bras, je me rends compte que je tremble. Sa présence et sa chaleur me rassurent, mais je me sens fragile. Tellement fragile qu'il suffirait de me serrer trop fort pour que je m'émiette.

- Je suis là, tout va bien...

Je pleure pendant un moment, avant de commencer à m'apaiser. J'arrive à me calmer et après quelques reniflements disgracieux, je réussis à articuler :

- J'ai peur... ... J'ai peur de la perdre... J'ai peur qu'il arrive quelque chose. Je veux pas. Je veux pas imaginer...

Pas après 5 mois. Pas après 5 mois, pas non plus après 8 mois ou 2 ans après la naissance, ni 6, ni 10, ni aucun autre nombre que ce soit et je ne veux pas non plus imaginer la douleur que ça causerait. Que ce soit la douleur physique ou psychologique. J'ai peur de ce que ça pourrait faire.

- E-et je t'aime. J'ai peur de te perdre... Je veux pas me retrouver seule...

Marco tenait toujours Tori contre lui espérant qu'elle pouvait se sentir en sécurité. L'entendre pleurer et la sentir trembler lui brisait le coeur. Tori avait toujours été sa source de lumière, de réconfort et de force dans ses moments les plus durs. C'était elle qui l'avait le plus réconforté, tenu dans ses bras quand il avait pleuré la mort de sa mère. Il n'aimait pas la voir aussi vulnérable. Il se promit de l'aider à se relever comme elle l'avait fait un nombre incalculable de fois. Il chercha à tâtons les mouchoirs sur sa table de chevet et les tendit à sa femme, qui commença à se calmer.

- J'ai peur... ... J'ai peur de la perdre... J'ai peur qu'il arrive quelque chose. Je veux pas. Je veux pas imaginer...

Cette simple phrase suffisait à glacer le sang de Marco. Non, ça non plus il ne voulait pas... Jamais. Perdre sa femme ou sa fille... Sa nouvelle famille, il en mourrait... Il comprenait bien le ressentit de Tori après son cauchemar, c'était horrible.

- E-et je t'aime. J'ai peur de te perdre... Je veux pas me retrouver seule...

Comme pour intervenir, Marco sentit un mouvement sous sa paume, toujours contre le ventre rond de sa bien-aimée.

- Je t'aime Tori, je suis là... Tu n'es pas seule. Shimmer est là, tu la sens n'est-ce pas?, lui souffla-t-il, traçant doucement des cercles avec sa main.

Ce n'était qu'un mauvais rêve... Aux dernières nouvelles, leur bébé se portait à merveille et Marco n'avait pas l'intention d'abandonner Tori. Il ne voulait cependant pas exprimer ça et voix haute et donner l'impression que ce n'était pas important, au contraire, ses sentiments étaient légitimes et elle méritait de recevoir de l'attention et d'être rassurée.

- Je ne t'abandonnerai jamais quoi qu'il arrive... Je suis avec toi pour toujours. Shimmer est en bonne santé et son arrivée se passera bien, j'en suis persuadé... Si tu as quoi que ce soit qui te tracasse, si tu veux en parler, je t'écoute, lui dit-il.

Il ne savait pas si c'était une bonne idée de raconter un cauchemar, mais si Tori avait besoin d'en parler pour passer à autre chose, soit. Marco n'était pas un spécialiste de l'analyse des rêves par contre... Mmm, Archie n'avait pas parlé de développer une machine pour ça? Peut-être qu'il s'avançait un peu trop...

Je peux sentir du mouvement à l'intérieur. Il semblerait que j'ai dérangé plus d'une personne cette nuit... Il manquerait plus que Jake vienne nous rejoindre, mais aux dernières nouvelles, il ne sait et ne peut pas ouvrir lui-même la porte de sa cage. Ou les voisins, mais là je commencerais à me poser des questions sur la façon dont je me réveille...

- Je t'aime Tori, je suis là... Tu n'es pas seule. Shimmer est là, tu la sens n'est-ce pas?

Je réponds, davantage pour me convaincre que je suis bien dans la réalité que pour donner une réponse à la question qui m'a été posée :

- Oui. Oui, je la sens. Elle est bien là...

- Je ne t'abandonnerai jamais quoi qu'il arrive... Je suis avec toi pour toujours. Shimmer est en bonne santé et son arrivée se passera bien, j'en suis persuadé... Si tu as quoi que ce soit qui te tracasse, si tu veux en parler, je t'écoute.

Ça parait simple, mais ce sont les mots dont j'ai besoin pour être rassurée. Je n'ai pas envie de parler du cauchemar. C'était juste... trop troublant et trop fucktop. Un cauchemar, quoi. Peut-être une autre fois, mais pas cette nuit. Je laisse mon regard glisser vers mon ventre sur lequel la main de Marco trace de petits cercles et la mienne va se joindre à la sienne pour la prendre.

- Tu crois que je l'ai réveillé ? Ou alors, elle est insomniaque ?

Ou bien c'est une couche-tard comme ses parents ? Ça va faire une famille d'oiseaux de nuits. Il me prend soudainement l'envie ou le besoin, je ne sais trop, de m'adresser mentalement à elle. Même si tu es un petit oiseau de nuit, tu resteras malgré tout mon soleil.

- Oui. Oui, je la sens. Elle est bien là...

Tori avait répondu presque machinalement, mais elle avait répondu. C'était déjà bon signe. Vivement que le bébé naisse et que Tori puisse la prendre dans ses bras et la bercer. Quoique le lien devait déjà être fort puisque la mère et l'enfant ne faisaient qu'un, enfin Marco n'était pas le spécialiste. Vaudrait mieux souhaiter que Shimmer arrive à la date prévu et dans la douceur et la paisibilité... Est-ce même possible? Une question de plus à devoir poser à Archie. Lui et Tori s'étaient entendus pour dire qu'ils ne connaissaient pas meilleure personne pour le suivit de grossesse et pour la naissance.

Pour éviter de se perdre dans ses pensées, Marco continua de sentir les mouvements du bébé se faisant réguliers. Peut-être sentait-elle sa main et réagissait ou alors c'était vraiment son intervention pour dire ''Je suis là maman!'' Dans un cas comme dans l'autre, c'était un phénomène dont il ne se lassait pas. Ça avait quelque chose de beau et de magique comme moment. Le genre qui l'emplissait d'une certaine chaleur et l'émouvait. La main de Tori ne tarda pas à rejoindre la sienne.

- Tu crois que je l'ai réveillé ? Ou alors, elle est insomniaque ?

- Je crois que c'est de famille... Va falloir se préparer à veiller tard pour elle, ça présage un bébé qui ne fait pas ses nuits je crois. Mais bon, toi et moi on est des oiseaux de nuits de base, tout ira bien, lui confirma-t-il avec un sourire et un petit clin d'oeil. Son autre main quitta le dos de sa femme pour caresser sa joue.

- Je t'aime Tori...

Il l'embrassa sur les lèvres un petit moment.

- Tu illumines toujours ma vie, lui ajouta-t-il après s'être séparé d'elle.

Marco baissa les yeux vers le ventre proéminent de sa femme.

- Tu crois qu'elle peut nous entendre?, demanda-t-il.

- Je crois que c'est de famille... Va falloir se préparer à veiller tard pour elle, ça présage un bébé qui ne fait pas ses nuits je crois. Mais bon, toi et moi on est des oiseaux de nuits de base, tout ira bien.

Aw... Le problème avec les enfants, c'est que, contrairement au boulot, ils n'ont pas de jour de congé, eux. C'est facile de se dire " Yé, je ne vais pas travailler aujourd'hui ! ", mais c'est beaucoup moins facile de se dire " Yé, je ne m'occupe pas des enfants aujourd'hui ! "

Je ferme les yeux sous l'effet de la caresse contre ma joue et les garde fermés pour le baiser qui s'en suit, juste après que Marco m'ait dit qu'il m'aime. Un baiser, c'est la seule raison pour laquelle je suis prête à perdre mon souffle.

- Tu illumines toujours ma vie.

- Toi aussi. À chaque journée de ma vie.

- Tu crois qu'elle peut nous entendre?

À cette question, je ne prends pas vraiment le temps de réfléchir et réponds :

- Si elle a les oreilles aussi grandes que celles de Venda, c'est certain, mais j'espère qu'elle n'aura pas la langue aussi pendue...

Non pas que l'amie de ma sœur ait réellement des oreilles démesurément grandes, bien qu'elles soient difficiles à apercevoir, car souvent dissimulées par ses cheveux, mais c'est assez imagé comme comparaison. Je poursuis ma réponse :

- Elle doit sans doute nous entendre, peut-être qu'elle reconnaît nos voix, mais elle ne peut pas encore comprendre. On lui apprendra. L'anglais et le français, ensemble.

Ça pourra être une bonne façon pour Marco de se familiariser avec le vocabulaire français. Un mot à la fois. Pour venir appuyer mes projets, je dis en français :

- Je vous aime.

- Toi aussi. À chaque journée de ma vie.

Ces mots avaient ce pouvoir merveilleux de réchauffer le coeur de Marco. Ce n'était pas la première fois, mais l'effet ne s'était jamais perdu. C'était à ces moments là que Marco repensait au fait qu'il avait vraiment trouvé l'amour de sa vie. Il avait vécu bien des souffrances pour en arriver là, mais il n'échangerait pas son passé pour une vie ''meilleure''. Il avait Tori, rien ne pourrait battre ça... À part Tori et leurs enfants bien sûr. À la mention d'avoir la langue aussi pendue que Venda, Marco eut un frisson. Non, impossible. Sa femme semblait être le modèle de la personne sage et il avait toujours été timide, n'est-ce pas? Aucun danger... Absolument aucun. Pourquoi essayait-il de se convaincre lui-même? Il avait cette drôle d'impression d'avoir oublié quelque chose, sans vraiment savoir quoi. Bon ce n'était pas très important.

- Elle doit sans doute nous entendre, peut-être qu'elle reconnaît nos voix, mais elle ne peut pas encore comprendre. On lui apprendra. L'anglais et le français, ensemble.

Marco acquiesça. Il fallait l'admettre, il allait bien falloir apprendre la langue de Tori un de ces jours. Déjà pour ne pas imposer éternellement l'anglais à sa famille, mais aussi parce qu'il se doutait que ce serait important pour Shimmer de se connecter à ses racines Québecoises.

- Oui, bien sûr. Faisons le ensemble, ajouta-t-il avec un sourire.

Depuis leur club d'art, il savait qu'ils formeraient une bonne équipe, il ne s'était pas attendu à l'époque de jusqu'où ça allaient leur mener.

- Je vous aime.

Marco reconnaissait ces mots là. Depuis les années, il avait quand même retenu quelques mots en français, même s'il ne pourrait pas comprendre ou formuler des phrases complètes. Au moins ces mots là, il pouvait dire qu'il les comprenait.

- Aishiteru, lui répondit-il avant d'embrasser à nouveau sa compagne.

Il ne sépara que son visage d'elle puisqu'il l'enlaca par la suite, fermant les yeux.

À presque six mois de grossesse, ils allaient devoir tout de même penser à une chose... Où Tori voulait aller pour mettre au monde leur enfant? Ce n'était pas seulement une question d'hôpital, mais sa femme avait une famille et un attachement particulier à son pays.

- Voudrais-tu qu'on ailles au Québec?, demanda-t-il après une période de silence.

Quelle question... Réalisant à quel point c'était vague, Marco se rattrapa, exprimant son idée.

- Pour quelques temps... Voire quelques années. Pour toi, pour Shimmer... Notre fille pourrait naître Québecoise et nouer avec ses racines, qu'en pense-tu?

Mon message est suivie par un autre :

- Aishiteru.

Je connais bien ce mot et il se place très bien avant un baiser. Aussi bien que je t'aime et [/i]I love you[/i]. S'en suit un autre câlin. Un enlacement aussi réconfortant que le précédent. J'en ferme les yeux d'aise et les garde ainsi, même lorsque mon amoureux pose une question floue qui vient briser le silence :

- Voudrais-tu qu'on ailles au Québec?

- Eumh ?...

- Pour quelques temps... Voire quelques années. Pour toi, pour Shimmer... Notre fille pourrait naître Québecoise et nouer avec ses racines, qu'en pense-tu?

La précision était vraiment importante. Cette fois, j'ouvre les yeux et tourne la tête vers lui avec un grand sourire. La proposition ne pourrait pas davantage me faire chaud au cœur.

- Oui. Ça me comblerait de bonheur. Encore plus qu'en allant n'importe où dans le monde.

Il y a des milliards de beaux endroits dans le monde, mais les plus merveilleux sont ceux qu'on chérit au plus profond de notre cœur. Ceux qui nous sont familiers, ceux qu'on a côtoyé, ceux dans lesquels on a grandit, ceux qui nous rappellent de bons souvenirs. En revanche, une question me vient à l'esprit :

- Mais, si on va au Québec, qu'est-ce qu'on fait pour le suivi ? Archie ?... On lui demande de venir ?

Et j'ajoute sur un ton presque gêné :

- Tu crois qu'il acceptera, si on lui demande ? Le Québec, ce n'est quand même pas à 2h de route en voiture...

Je m'imagine déjà en train de faire des yeux de chiens battu pour qu'il accepte, alors que ce n'est même pas mon genre de faire ça... En fait, c'est le genre de personne qui refuse difficilement quelque chose, alors la balle est sans doute dans notre camp.

Et bien comme on dit, les précisions sauvent les conversations!... Oui Marco sortait ça de nul part dans sa tête et la rime était voulue, et alors? L'important était que le message obtenait le résultat espéré : Tori était heureuse. Le cauchemar semblait tranquillement devenir qu'un lointain souvenir. Ils pouvaient se concentrer sur leur avenir à tout les trois. Cependant sa femme voyait aussi le côté réaliste de la chose.. Ils allaient faire quoi pour le suivi? Ouch... Mieux valait trouver une solution.

- Tu crois qu'il acceptera, si on lui demande ? Le Québec, ce n'est quand même pas à 2h de route en voiture...

Tori semblait visiblement mal à l'aise. Marco l'était aussi, mais il refusait de confier sa femme à n'importe quel médecin. Archie était doué dans son domaine et il était la personne la plus digne de confiance qu'ils connaissaient. Son défaut était qu'il était trop bonasse... Oh Marco se sentait dégueulasse de devoir en tirer partie!

- ... En lui demandant très gentimment?, proposa le jeune homme avec un sourire gêné.

Pardon Archie! Pardon! Il ne savait pas comment il allait faire pour lui renvoyer l'ascenceur, mais il allait finir par trouver. Archie ne serait pas obligé de venir passer plusieurs mois, peut-être pourrait-il venir une ou deux fois par mois?...Et faire trois, quatre voyages? Okay, non il n'allait pas lui demander ça! Les billets ce n'était pas donnés après tout. Au pire, Marco pourrait lui dire que ce serait un bon endroit à visiter pour des vacances. Après tout il y avait le château Frontenac... et le château Frontenac et euh... ce plat qui avait le nom du président Russe.

Bon, okay Tori allait s'occuper des arguments touristiques et Marco allait lui faire les plus beaux yeux et lui sortir... Aagh, il se sentait vraiment sans scrupules, mais c'était pour une bonne cause. Promis Shimmer, papa n'est pas un enfoiré manipulateur!

Sentant le besoin de se changer les idées, Marco jeta un coup d'oeil au cadran et OH! 3h45 du matin. Okay, c'était tard-- Quoique tôt en fait. Tenant Tori contre lui, se bercant légèrement avec elle de gauche à droite.

- Tout va s'arranger, ça je te le promet. Je veux que tu aies le meilleur médecin possible, l'endroit idéal. Tu mérites ce qu'il y a de mieux, lui souffla-t-il en l'embrassant sur le front.

- ... En lui demandant très gentimment?

Je cligne des yeux, légèrement abrutie par la proposition dont je ne connais pas le niveau de sérieux et réponds :

- Euh, oui... Peut-être...

Comme si ce n'était pas assez basique comme idée, je propose subitement à mon tour :

- ou en lui faisant des yeux de chiens battus laissés à leur propre sort... Ou on dit qu'on a déjà acheté les billets d'avions pour le Québec...

Eh, c'est peut-être pas une idée stupide... Mais bon, déjà, au moins ce sera pas l'hiver, donc s'il accepte de venir, Archie ne sera pas terrorisé à vie par son expérience climatique québécoise. Le Québec... L'été presque tropical, l'hiver glacial, la glace... La glace, brrrr ! N'y pense pas, surtout, n'y pense pas ! J'espère que la petite aura un équilibre meilleure que le mien. S'il vous plaît, si quelqu'un m'entend, qu'il fasse en sorte que Shimmer ait un meilleur rapport équilibre-glace que moi !


- Tout va s'arranger, ça je te le promet. Je veux que tu aies le meilleur médecin possible, l'endroit idéal. Tu mérites ce qu'il y a de mieux.

Je ne sais pas quoi répondre. Je suis tentée de dire " toi aussi ", mais me retiens au bon moment en me rendant compte que mes paroles pourraient être vraiment, mais alors vraiment mal interprétées et qu'elles font plus ou moins de sens de toute façon. De plus, un baiser sur le front vient chasser toute recherche de réponse à fournir. C'est parfait. Je rendre son baiser à mon amoureux en l'embrassant sur la joue et après un petit moment, je dis :

- C'est fou... Si, quand j'étais petite, quelqu'un m'avait dit que je me retrouverais un jour quelque part en Écosse, à attendre un enfant, après avoir marié un otaku duquel je suis tombée amoureuse dans une école anglaise pour jeunes ayants des super pouvoirs, je crois que j'aurais regardé la personne avec des yeux grands ouverts. Ça m'aurait peut-être plu, mais je ne l'aurais pas cru. Même, si on m'avait dit ça quand j'avais 13, je n'y aurais pas cru.

- ou en lui faisant des yeux de chiens battus laissés à leur propre sort... Ou on dit qu'on a déjà acheté les billets d'avions pour le Québec...

Ouuuuuh... Tori était définitivement aussi fourbe que lui! Bon, allez, Archie était gentil, trop gentil et il avait la manie de pas savoir dire non. Des gens pourraient facilement prendre avantage de cela pour des raisons malhonnêtes et carrément non éthiques, mais lui et Tori prendraient avantage de cela pour la cause de leur enfant, ce n'était pas pareil, n'est-ce pas? Oui Marco essayait de se donner des raisons de ne pas se culpabiliser de manipuler Archie. Oui ce n'était pas bien... Mais, il allait tout de même prendre la voie de faire passer le bien de sa femme et de leur bébé avant. En espérant qu'Archie aime le Québec.

Il eut un sourire lorsque sa bien-aimée lui rendit son baiser.

- C'est fou... Si, quand j'étais petite, quelqu'un m'avait dit que je me retrouverais un jour quelque part en Écosse, à attendre un enfant, après avoir marié un otaku duquel je suis tombée amoureuse dans une école anglaise pour jeunes ayants des super pouvoirs, je crois que j'aurais regardé la personne avec des yeux grands ouverts. Ça m'aurait peut-être plu, mais je ne l'aurais pas cru. Même, si on m'avait dit ça quand j'avais 13, je n'y aurais pas cru.

Marco ria légèrement. Si on lui avait dit enfant qu'il aurait des supers pouvoirs, il ne l'aurait pas cru non plus. Et si même après avoir découvert son don, on lui avait annoncé qu'il n'était pas au bout de ses surprises, alors là...

- On a eu une vie sacrément incroyable... Aller dans une académie à la X-Men rencontre Poudlard, risquer ma vie au moins une fois par mois, traverser des dimensions... Mais je crois que si à treize ans, on m'avait dit que je serais futur papa avec l'amour de ma vie, je dirais sûrement que j'appellerais ça un miracle.

Il termina son petit discours fleur bleue en serrant Tori dans ses bras.

- Merci d'être mon miracle, souffla-t-il.

Mon amoureux approuve en poursuivant sur la même note :

- On a eu une vie sacrément incroyable... Aller dans une académie à la X-Men rencontre Poudlard, risquer ma vie au moins une fois par mois, traverser des dimensions...

Le pire, c'est qu'il exagère à peine concernant la fréquence de risque de mort... Moi qui trouvais et qui trouve encore que les États-Unis ne sont pas un pays sûr à cause de la politique sur les armes à feu, en comparaison de tout ce qui s'est passé dans l'académie, les tireurs fous et les fusillades, ce n'est presque rien au final...

- Mais je crois que si à treize ans, on m'avait dit que je serais futur papa avec l'amour de ma vie, je dirais sûrement que j'appellerais ça un miracle.

Alors que Marco m'étreint, je laisse échapper un soupire de plénitude, le cauchemar étant à présent loin derrière moi.

- Merci d'être mon miracle.

Je sens un frisson me parcourir, mais ce n'est pas parce que j'ai froid ou parce que j'ai peur. Il s'agit d'un frisson de bonheur. Je souris et laisse volontairement un moment de silence, avant de répondre :

- Crois-moi, des choses incroyables, on n'a pas finit d'en vivre ! Ça risque d'être quelque chose d'élever des enfants.

Je me mets à rire, tandis que des visions de situations inédites me viennent en tête.

- " On ne vole pas au-dessus de la table durant le repas ! ", " Voyons, qu'est-ce que j'ai dit à propos de faire du feu dans la maison ?! ", " C'est mal de se rendre invisible pour espionner les gens ! "...

Puis je réalise quelque chose qui me gêne un peu :

- Euh, ouais... En fait, je pourrais pas vraiment dire ça, moi-même j'ai passé les dernières années à faire un truc semblable... Umh...

Il sentait Tori trembler, resserant légèrement son étreinte par réflexe. Le réalisant pas longtemps après, il se ravissa un peu pour pas qu'elle se sente trop serrée non plus.

- Crois-moi, des choses incroyables, on n'a pas finit d'en vivre ! Ça risque d'être quelque chose d'élever des enfants.

Marco acquiesça. Ça c'était sûr, d'ailleurs Tori partait déjà sur les scénarios normalement improbables. Ah oui, autant élever un enfant tout court semble intense, un enfant avec des dons particuliers allait être une autre paire de manche. Il espérait vraiment qu'aucun de ses enfants n'aient à vivre avec un pouvoir comme le sien. Heureusement que les pouvoirs n'étaient pas héréditaires, mais il fallait être prêt à toutes éventualités. Déjà, il n'allait pas y avoir de tabou sur les pouvoirs. Leurs enfants sauraient la vérité sur leurs parents et il y aurait de l'ouverture à leur différence, quelle qu'elle soit. Marco ne s'imaginait pas du tout être le père parfait, mais il avait une bonne idée des erreurs à ne pas commettre. Pourvu que ce soit l'essentiel. Après, lui et Tori allaient devoir apprendre sur le tas comme tout les nouveaux parents. Il espérait surtout être à la hauteur et partager la confiance que sa femme semblait avoir en lui. Riant avec elle à propos des exemples loufoques, il s'arrêta lorsqu'il vit Tori prendre un air quelque peu gêné.

- Euh, ouais... En fait, je pourrais pas vraiment dire ça, moi-même j'ai passé les dernières années à faire un truc semblable... Umh...

Marco recula légèrement en clignant des yeux d'un air faussement surpris.

- Ah ouiii? C'est pour ça que je sentais une certaine présence de temps en temps?, lui demanda-t-il avec un clin d'oeil.

Je crois que c'est l'heure d'une petite improvisation de couple.

- Ah ouiii? C'est pour ça que je sentais une certaine présence de temps en temps?

Sentir une présence de temps en temps, tu parles d'une façon de formuler ! Il peut bien la poser cette question, au nombre de fois où il m'a détecté alors que j'étais persuadée d'être discrète. C'était presque aussi flippant que l'intuition de Venda. Bon, peut-être pas en fait, cependant, durant un certain temps, je me suis demandée si Marco arrivait à sentir ma présence à cause de la bague en or que je portais, mais finalement, je crois que même sans la porter, il m'est arrivé d'être démasquée. Peut-être que mon amoureux y va simplement au feeling et qu'il lui est déjà arrivé de croire que j'étais là, alors que ce n'était pas du tout le cas. Après tout, si je ne suis pas présente, je ne peux pas savoir ce qu'il se passe... Mais si jamais c'est le cas, j'espère juste que ça n'arrive pas trop souvent. Je voudrais éviter de le rendre paranoïaque. N'empêche que ça doit être drôle : " Toriii, je sais que tu es là ! " *pas de réponse* " Allez, tu peux sortir ! " *toujours rien* " Tori ?... " *nothing* " Est-ce qu'au moins il y a quelqu'un ?... " *le vide* " ;__; "

Quoiqu'il en soit, pour répondre à la question ponctuée d'un clin d'œil, je plisse les yeux d'un air sournois et joue le jeu en avouant de faux crimes... enfin, faux pour la plupart... :

- Oui, c'est exactement ça. Et je t'espionnais en cours, dans les couloirs, à ton casier, dans la cafétéria, pendant que tu dormais ! J'ai noté tous tes faits et gestes dans un cahier en indiquant chaque fois la date et l'heure exacte de chaque action !

Et je termine dans une belle grimage en tirant la langue.